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Mine de Twangiza à l'est du Congo, 2011. REUTERS/STRNew
Mine de Twangiza à l'est du Congo, 2011. REUTERS/STRNew

La nouvelle locomotive du rail congolais

Pour diversifier une économie basée sur le pétrole, le gouvernement du Congo-Brazzaville mise sur le potentiel minier ferreux non exploité. Des investisseurs du secteur promettent la réhabilitation ou la construction d’infrastructures ferroviaires pour l’évacuation des minerais.

Filiale de l’australien Equatorial Ressources, la société Congo Mining qui devra exploiter à partir de 2013 le gisement de fer de Mayoko Moussondji dans le département du Niari, au Congo-Brazzaville, envisage d’utiliser l’ancienne voie ferrée de la société Comilog jusqu’au port de Pointe-Noire pour l’évacuation de son minerai. L’annonce de cette intention a été faite en août dernier au gouvernement congolais par John Welborn, le directeur général de cette entreprise.

Remise en l'état

Congo Mining propose ainsi au Chemin de fer Congo océan (CFCO), gestionnaire de cette infrastructure, un contrat commercial d’exploitation avec remise en l’état de cette voie ferrée abandonnée depuis que la Comilog évacue son manganèse par le Gabon. Un contrat qui s’accompagne de l’acquisition d’un parc de matériel roulant (wagons et locomotives) pour un montant estimé à 274,5 millions d'euros. Mais aussi de la construction d’un nouveau quai à usages multiples au port de Pointe-Noire pour un investissement d’environ 172,3 millions d'euros.

Ces installations seront disponibles pour d’autres utilisateurs qui pourront être des sociétés minières ou de l’industrie du bois installées dans les contrées que traverse cette voie. En contrepartie, le CFCO recevra des redevances d’accès ferroviaires. La réhabilitation de cette voie avec réouverture des gares permettra surtout à Congo Mining d’envisager un trafic de 9 trains par jour pour transporter quelque 5 millions de tonnes de fer par an.

Des projets dirigés par des Australiens

Avec des réserves de fer estimées à 2,6 millions de tonnes exploitables sur près d’un siècle, DMC Iron, une autre société à capitaux australiens qui devra exploiter le permis voisin de Mayoko Lekoumou, n’a pas encore réagi à cette offre de partage des infrastructures. Selon un officiel proche de ce dossier,

«entre Australiens, ils finiront par se comprendre et s’entendre sur cette offre qui est une opportunité pour ces miniers. Leur problème est surtout de ne pas laisser aux Français la gestion du corridor d’évacuation de leurs minerais».

Une opportunité que ne veut pas saisir Mining Project Development Congo (MPD Congo), filiale du Suisse Xstrata, qui envisage de construire son propre chemin de fer de 350 km entre Zanaga, dans le département de la Lekoumou, et Madingou-Kayes, près de Pointe-Noire, où elle compte creuser un nouveau port. MPD Congo devra exploiter à partir de 2016 quelque 45 millions de tonnes de minerai de fer concentré par an.

Autre constructeur d’infrastructures, Congo Iron qui exploitera le minerai de fer du mont Nabemba dans le département de la Sangha (nord). Cette filiale de l’australienne Sundance Resources, qui compte démarrer sa phase d’exploitation en 2014, prévoit de construire 70 km de voie ferrée pour relier ce site à l’exploitation de la mine de fer de Mbalam, située de l’autre coté de la frontière, au Cameroun. Dans ce pays, la filiale locale de Sundance construit un chemin de fer de 510 km pour l’évacuation de son fer à Kribi (sud Cameroun) où un port en eau profonde est en construction.

Jean Clotaire Hymboud

Cet article a d'abord été publié sur Marchés Tropicaux et Méditerranéens.

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