mis à jour le

Ebola: la blague de Koffi Olomidé qui ne passe pas
Le chanteur congolais s'est fait appeler «Vieux Ebola» pour promouvoir un concert à Kinshasa. La plaisanterie a mal tourné.
Il avait habitué le public à de nombreuses provocations. Il avait déjà eu plusieurs démêlés avec la justice. Voici que le sulfureux chanteur congolais (et non moins bête de scène) Koffi Olomidé refait parler de lui. En pleine tourmente liée à l’épidémie d’Ebola, qui touche aussi la République démocratique du Congo, le chanteur a cru bon de se faire baptiser «Vieux Ebola». Ni plus ni moins, rapporte le site de Radio Okapi.
Cette allusion a l’épidémie qui a déjà fait plus de 4.000 morts, selon les tout derniers chiffres de l’OMS, n’a pas plu autorités de Kinshasa. Le chanteur a immédiatement été mis aux arrêts, indique encore Radio Okapi.
«Ebola, ça signifie la mort. C'est comme si nous ramions à contre-courant des efforts de la communauté internationale» pour vaincre la fièvre hémorragique, a expliqué à l’AFP, le chef de la police locale pour justifier l’arrestation de Koffi Olomidé. Pour le chanteur, il s’agit plutôt d’utiliser sa notoriété pour contribuer à la lutte de l’épidémie de fièvre hémorragique, rapporte le site Congo Mikili.
Mais l’affaire a l’air d’être un obscur règlement de compte entre hommes d’influence à Kinshasa, la capitale congolaise. En effet, Radio Okapi rapporte des propos des proches de l’artiste qui affirment que «le chef de la police, qui porterait le même surnom depuis peu, verrait comme un défi le fait de le partager avec le musicien». D’un autre côté, Congo Mikili parle aussi d’une arrestation en raison du refus du chanteur de participer à une série de concerts avec son grand rival Papa Wemba… Allez comprendre!
Cette affaire rejoint celles qui avaient déjà conduit Koffi Olomidé à avoir des démêlés avec la justice. Par le passé, comme le rappelle encore Congo Mikili, il s’était déjà fait appeler «Sarkozy» et «Benoît XVI». Koffi Olomidé est connu pour son côté sulfureux, mais aussi pour son impulsivité, ainsi que nous le soulignions déjà dans un portrait que nous lui avions consacré, en 2012, à la suite de sa condamnation pour «coups et blessures» contre son producteur.
En 2012 aussi, il avait été mis en examen en France pour viols et séquestrations de trois ex-danseuses de son orchestre le Quartier Latin international. Depuis, la presse congolaise avait décidé d’arrêter de parler de l’artiste… jusqu’à cette nouvelle affaire de «Vieux Ebola».
Raoul Mbog