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Algérie - L'immolation par le feu est-elle contagieuse?

Le suicide par immolation prend une ampleur tragique et inquiétante en Algérie. «Un jeune homme de 30 ans, employé à mi-temps à l’hôpital de Saida, a décidé au début de la semaine de mettre fin à ses jours en s’immolant par le feu», révèle le site Algérie plus.

Qu’est-ce qui pousse un père de famille à s’immoler? «Il n’aurait pas reçu son salaire depuis une année malgré ses multiples réclamations», affirme le site. Le jeune homme a succombé à ses blessures, malgré l’intervention rapide des secours. Dans la même province, un étudiant de la faculté a été sauvé in extremis, alors qu’il tentait de s’immoler, après un différend avec l’administration de l’Université.

Mais le phénomène est loin d’être nouveau en Algérie. Le 19 janvier dernier, le même site parlait déjà de ce fléau. «Le geste de désespoir de Mohamed Bouazizi [dont l'auto-immolation par le feu à Sidi Bouzid en Tunisie avait été un déclencheur de la révolution tunisienne] (…) ne cesse de faire des émules en Algérie», écrivait le site.

Les Algériens ne restent pas de marbre et s’interrogent sur cette pratique qui ne cesse de gagner du terrain en Algérie. «L’impact psychologique est certain.» D’autant que la chaîne qatarie Al-Jazeera relaie très bien ces évènements tragiques; des images qui donneraient des idées aux Algériens, selon le site Algérie Plus.

Le pouvoir serait même soucieux devant l’ampleur que prend cette pratique, souvent associée au désespoir du jeune Tunisien de Sidi Bouzid. Le président algérien Abdelaziz Bouteflika suivrait donc «les choses de très près.»

Ce fléau, souvent lié à des difficultés économiques, touche à la fois des jeunes actifs et des étudiants. Le 3 octobre dernier, l’immolation par le feu de Mohammed, un jeune lycéen de 19 ans d’Oran, avait marqué les esprits. Il s'est placé face à la salle des professeurs, puis s'est aspergé d'essence et a allumé un briquet.

«Le malheureux, qui n’avait plus la possibilité de refaire une nouvelle année dans son lycée, a été transporté d’urgence à l’hôpital dans un état jugé très critique», raconte le Quotidien d’Oran.

Ses camarades s’étaient rapidement réunis pour dénoncer le diktat de l’Education nationale, dont les premières victimes sont les fils des pauvres.

Lu sur Algérie Plus, Quotidien d’Oran


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