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Libye - Les footballeurs font honneur à la révolution

La Libye fait parler d'elle. L'événement est de taille mais n'a rien à voir avec la chute du régime de Kadhafi ou les combats qui ont toujours cours. Le samedi 8 octobre, la sélection nationale de football de Libye a décroché son billet pour la phase finale de la Coupe d’Afrique des Nations 2012, rapporte Afrik Foot. Sont qualifiés pour la compétition les premiers de chaque groupe des éliminatoires et les deux meilleurs deuxièmes.

En concédant le match nul face à la Zambie, la Libye a conforté sa place de deuxième du groupe, et va s’envoler pour le Gabon et la Guinée Equatoriale, co-organisateurs de la CAN 2012. A l’issue du match, Samir Aboud, 38 ans, gardien de la formation libyenne a eu une pensée émue pour son peuple:

«Nous dédions notre qualification à tous les Libyens, à notre révolution!»

Sans briller (six matches, trois victoires, trois défaites), les Libyens sont parvenus à se qualifier pour la troisième CAN de leur histoire. En 1982, la Libye, qui accueillait la compétition, s’est inclinée en finale face au Ghana. Il faut attendre 24 ans pour revoir les Verts (avant la révolution, c’est ainsi qu’ils étaient surnommés) dans une CAN. Loin de la performance de 1982, l'équipe libyenne se fait éliminer dès le premier tour.

Cette qualification est donc symbolique à plusieurs égards. Sur le plan sportif, elle marque le retour de la Libye sur le devant de la scène footballistique continentale. Et surtout, elle permet au pays, plongé dans un conflit armé depuis le début de l’année, de penser à autre chose.

Dans toutes les villes libyennes, la population a tenu à célébrer cet évènement, rapporte Afrique en ligne. A Tripoli, ils étaient des milliers dans les rues à célébrer la qualification. Dans la capitale, on pouvait entendre les tirs de joie (interdits par le Conseil National de Transition) des révolutionnaires.

Le Brésilien Marco Paqueta, l'entraîneur des Libyens, est conscient que son équipe n’a pas fourni un beau jeu:

«Nous n’avons pas si bien joué que ça mais ça n’a pas vraiment d’importance, c’est un jour historique.»

Malgré la révolution, le coach n’a jamais songé à abandonner ses protégés:

«Au Brésil, tout le monde m’a dit: "Tu es fou de rester!" Mais je voulais finir le travail, et je ne voulais pas laisser tomber les joueurs. Je suis devenu leur ami et je sens qu’ils sont prêts à jouer pour moi.»

Les évènements politiques du pays ont également bouleversé les habitudes de la sélection nationale. L’équipe a dû arborer de nouvelles couleurs (rouge, vert et noir), que certains joueurs rechignent de porter.

La Libye n’a pu jouer qu’un seul match à domicile. Les autres rencontres prévues dans le stade national de Tripoli se sont déroulées dans d'autres pays d’Afrique. Tout cela n’a pas empêché l’équipe nationale de se qualifier pour la CAN. Reste à savoir si en phase finale, les Libyens vont à nouveau créer la surprise.

Lu sur Afrik FootAfrique en ligne