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Un contraceptif pourrait doubler les risques d’infection du VIH

Un contraceptif utilisé par les femmes dans l’est et le sud de l’Afrique doublerait leur risque d’infection au virus du sida, selon une étude publiée le 3 octobre dans la revue médicale The Lancet Infectious Diseases.

Cette étude de l’université de Washington concerne les femmes qui utilisent un contraceptif hormonal administré sous forme d’injections trimestrielles. Elle révèle que 6,6% d’entre elles sont infectées par an, alors que le taux d'infection des femmes qui utilisent un autre contraceptif est de 3,78%. Quand ces femmes sont séropositives, le risque de transmission du virus à leur compagnon est presque deux fois supérieur.

Ces résultats obtenus après l’observation de 3.800 couples au Botswana, Kenya, Afrique du Sud, Rwanda, Zambie et Ouganda jettent le doute sur un mode de contraception assez populaire en Afrique. En effet, près de 12 millions de femmes d’Afrique sub-saharienne âgées de 15 et 49 ans ont choisi cette méthode, soit 6% de ce groupe. Ce procédé est aussi utilisé par 3% des Américaines, mais l’étude se concentre sur les Africaines car leur risque de transmission du virus du sida est beaucoup plus important.

Mais ce moyen de contraception reste «le meilleur» pour Isobel Coleman, du Conseil des Relations Internationales:

«L’injection d’hormone ne nécessite pas l'intervention d'un médecin, et elle est efficace assez longtemps. Elle permet aussi aux femmes de contrôler les naissances facilement, sans avoir à se déplacer.»

Les auteurs de l’étude demandent à l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) d’organiser une conférence en janvier 2012 pour savoir si les preuves sont suffisantes pour conseiller aux femmes d’utiliser un autre moyen de contraception. Mary Lyn Gaffield, épidémiologiste à l’OMS, explique que l’organisation est confrontée à un vrai dilemme:

«Nous voulons être certains de prévenir des risques quand cela sera vraiment nécessaire. En même temps, nous ne voulons pas faire de jugement hâtif qui aurait des conséquences extrêmement graves pour la santé des femmes et les problèmes liés à la natalité.»

Le New York Times explique que la mise en doute de ses injections d’hormones pourrait non seulement amplifier les complications dûes aux grossesses, mais aussi le taux de transmission du HIV.

Lu sur The New York TimesThe Lancet