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 Un immeuble à Alger Louafi Larbi / Reuters
Un immeuble à Alger Louafi Larbi / Reuters

Les Algériens inégaux face aux intempéries

Les promesses pour régler la crise du logement se suivent mais ne se réalisent pas vraiment. Les violentes intempéries qui ont touché plusieurs localités, ont à nouveau révélé une évidence: le régime a les pieds secs!

 

Depuis le paléolithique, l’homme ou l’hominidé a essayé d’habiter… c’est-à-dire se réfugier pour éviter l'adversité et  les intempéries, comme celles qui ont touché El Eulma, dans le Wilaya de Sétif.Le bilan humain de ses intempéries s'alourdit de jours en jours. 

Un duplex avec vue sur la mer ou simplement une grotte à l’abri des félins et des ours, une anfractuosité de la roche pour pouvoir s’abriter, lui et sa famille, lui et ses enfants, inventant du même coup le futur. Justement, le logement a été extirpé de la Constitution de 1989. Ce qui civilisationnellement était un droit, comme la  justice et la sécurité, ne l'est plus. L’actuel ministre du logement a dû voir dans son calendrier qu’il y a une Journée internationale de l’habitat. Même s’il croit que l’Algérie a une spécificité non planétaire, il a du mal à dormir.

Elles sont loin les promesses...

Le programme présidentiel de 3 millions de logements n’est pas arrivé à sa fin que les chiffres ne sont déjà plus vrais. Les prix n’ont pas baissé ni à la vente ni à la location, et des émeutes du logement éclatent à Alger ou dans le reste du pays. 1,2 million de logements inoccupés, 1,5 million de logements inachevés devraient préoccuper les pouvoirs publics. Ce n’est pas le cas. La logique de l’hypercentre chère à Rahmani, ex-wali d’Alger, aura convaincu tout le monde que pour accéder à un logement, il faut être hyper-pauvre ou hyper-riche. On ne peut pas accuser le gouvernement algérien de ne pas offrir des logements à tout le monde, les pays développés étant eux-mêmes incapables de loger leurs populations à des prix raisonnables.

On peut juste rappeler quelques évidences : le régime habite une zone fermée, le Club des pins, une zone balnéaire où personne ne peut entrer s’il n’est pas adoubé par le système et où les hôtels de luxe ont pignon sur rue. Le président Bouteflika a fermé tous les accès publics au centre et a autorisé ses subordonnés à en faire de même pour leurs propriétés particulières. Depuis le paléolithique, il n’y a donc rien de changé. Le régime algérien habite dans une grotte, à l’abri des félins, des intempéries et du peuple.

Chawki Amari

Cet article a d'abord été publié dans el Watan

 

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Chawki Amari

Journaliste et écrivain algérien, chroniqueur du quotidien El Watan. Il a publié de nombreux ouvrages, notamment Nationale 1.

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