mis à jour le

L'épidémie d'Ebola en Guinée devrait tous nous inquiéter
Contrairement au Sras ou à la grippe, le virus d’Ebola n’effraie pas l’Europe. Mais c’est une grave erreur.
Le virus Ebola est de retour en Afrique. Près d’une centaine de morts auraient été recensés en Guinée où la capitale Conakry est touchée. Les premiers cas officiellement diagnostiqués au Liberia et d’autres sont fortement suspectés en Sierra Leone. Des mises en quarantaine sont décrétées concernant les cas suspects et on recherche activement les personnes ayant été en contact avec les malades. Le Sénégal a fermé sa frontière terrestre avec la Guinée et suspendu la tenue des marchés hebdomadaires près de la frontière.
Pour sa part, l’ONG Médecins Sans Frontières (MSF) annonce qu’elle renforce ses équipes dans les zones infectées du sud de la Guinée tout en tentant de prévenir, localement, les mouvements de panique. Le virus responsable de cette fièvre hémorragique se transmet principalement par les contacts intimes, le sang, les selles ou la salive. Il faut donc de limiter au maximum les contacts à risque entre les personnes infectées et leur famille.
Les mises en quarantaine strictes ne sont le plus souvent pas envisageables, pour des raisons matérielles autant que culturelles.
«Nous mettons tout en œuvre pour traiter les patients avec dignité, tout en protégeant la communauté et la famille d’une éventuelle contamination», explique Marie-Christine Ferir, coordonatrice d’urgence de MSF.
Les équipes de l’ONG sont à la recherche de «cas contacts», personnes qui ont été en relation directe avec les malades et qui pourraient être à la fois contaminés et contagieux. Des «promoteurs de la santé» sensibilisent également la population aux modes de propagation de la maladie et enseignent les mesures à prendre pour éviter la contamination.
La principale menace sanitaire est que l'épidémie s'étende progressivement au sein des pays aujourd’hui touchés et dans les zones frontalières. La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) se dit fortement préoccupée par cette épidémie qui représente selon elle «une sérieuse menace régionale». Elle vient d’appeler la communauté internationale à l'aide.
Il n'y a jamais eu de diffusion internationale massive des virus des fièvres hémorragiques
Pour autant, l’histoire et l’expérience montrent qu’à la différence notable du Sras, et de la grippe, autres maladies virales, il n’existe aucun risque de diffusion internationale massive des virus des fièvres hémorragiques. Aucune restriction des voyages vers ou en provenance de Guinée n’est envisagée.
«La fièvre Ebola n'est pas une maladie qui, normalement, fait un nombre élevé de victimes contrairement à la grippe ou d'autres maladies transmissibles», vient de rappeler l’OMS depuis son siège de Genève.
Membre de la petite famille des «filovirus» Ebola est apparu pour la première fois en 1976 à Yambuku (République démocratique du Congo), près de la rivière Ébola. Depuis cette date, l’OMS a recensé une vingtaine de flambées épidémiques de fièvre hémorragiques dues à différents sous-types de cet agent pathogène. Elles ont à chaque fois fait plusieurs dizaines ou centaines de victimes avec des taux de mortalité compris entre 50 et 90%. Il n’existe ni vaccin ni médicament permettant de prévenir ou de traiter cette maladie.
Lire la suite sur Slate.fr