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Takaful, l'assurance agricole halal
Un promoteur kényan met en place une mutuelle qui respecte les principes de l'islam.
La religion musulmane interdit la spéculation et les paris sur le hasard. C'est dans ce même esprit que l’assurance commerciale est traditionnellement interdite par l’islam. Or, il est des situations où cela est plus qu’une nécessité.
Dans le nord aride du Kenya, par exemple, la survie des communautés pastorales dépend de leurs troupeaux, en proie à des sécheresses chroniques. Comment donc rester fidèle aux préceptes de l’islam et pallier les conséquences des intempéries?
Un homme d’affaires kényan semble avoir trouvé la solution en adaptant la couverture des troupeaux au takaful, une sorte de garantie coopérative où le risque est partagé entre souscripteurs qui se portent mutuellement assistance.
«C'est un moyen équitable et éthique de protéger le bétail des communautés pastorales des risques naturels, explique le promoteur, un ancien assureur commercial passé à l'assurance islamique après des discussions animées avec ses parents qui refusaient son argent immoral».
L'assurance takaful apporte une innovation importante. Les indemnisations ne sont pas calculées en fonction du nombre de bêtes perdues —impossible à prouver— mais de la sévérité de la sécheresse, évaluée via un indice conçu par des experts de l'Institut international de recherche sur l’élevage (Ilri) de Nairobi, qui mesurent la couverture végétale des zones concernées grâce à des satellites météorologiques de la Nasa.
Le projet a reçu le soutien de l'Australie, du Royaume-Uni et de la Commission européenne qui ont financé à hauteur de six millions de dollars la mise en place de l'indice de l'Irli et la promotion du système via des ONG.
Slate Afrique avec AFP