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Manifestation à Khartoum en soutien aux journalistes emprisonnés en Égypte, REUTERS / Mohamed Nureldin
Manifestation à Khartoum en soutien aux journalistes emprisonnés en Égypte, REUTERS / Mohamed Nureldin

Pourquoi l'Égypte déteste Al Jazeera

La chaîne qatarie n'est plus la bienvenue en Egypte. Mais alors plus du tout.

Depuis près d’un an, les arrestations de journalistes et surtout ceux d’Al Jazeera se multiplient en Égypte. La raison officielle souvent évoqué serait qu’ils feraient partie d’une cellule terroriste. Mais le site Foreign Policy avance une tout autre thèse. Cet acharnement serait dû au fait qu’Al Jazeera en arabe a souvent diffusé des interviews des Frères musulmans ainsi que celles des leaders religieux que l’Égypte souhaitait faire taire.

L’hostilité de l’Égypte, face aux journalistes de la chaîne qatarie n’est plus à prouver. En janvier dernier, le procès des 20 journalistes arrêtés faisait la une d’une grande partie des journaux internatoniaux qui dénonçaient des atteintes aux libertés de la presse. Mais en vain, les autorités entendent bien poursuivre leur vendetta. Ils punissent le Qatar d’avoir été l’hôte de personnalités considérées comme des terroristes, des opposants au nouveau régime:

«Ces dirigeants comprennent Essam Abdel Magid, un membre de la ligne dure Gema'a al-Islamiyya recherché pour incitation au meurtre. Le gouvernement égyptien a demandé l’aide d’Interpol pour son arrestation, il a déjà purgé 25 ans de prison pour son rôle dans l'assassinat, en 1981, du président Anouar el-Sadate… Pourtant, il a surgi à Doha le 1er décembre, dans une interview sur la chaîne arabe Al Jazeera, dans laquelle il accusait l'armée de pactiser avec les "minorités religieuses", une référence à la population chrétienne copte d’Égypte», explique le portail.

D'autres dirigeants islamistes qui soutiennent le président déchu Mohammed Morsi ont également eu droit à leur temps d’antenne. Le chef des Frères musulmans, Gamal Heshmat, était il y a quelques semaines à la fois sur la chaîne arabe et sa filiale Égypte. Toutefois, aucun de ces entretiens n’a été diffusé sur ​​Al Jazeera English. Les deux canaux sont totalement distincts, la gestion, la ligne éditoriale et même les bureaux sont différents. Cenpendant, l'armée soutenue par les médias pro-gouvernementaux affirment néanmoins avoir des preuves que les journalistes arrêtés faisaient vraiment partie d’une cellule terroriste.

Après des mois sans véritable chefs d’accusation, les autorités ont finalement accusé les 20 journalistes, dont beaucoup n’avaient rien avoir avec Al Jazeera, de diffusion de fausses informations, de «convaincre la communauté internationale que l'Egypte a été l'objet d'une guerre civile». Les 16 journalistes égyptiens ont été inculpés pour «appartenance à une organisation terroriste», les Frères musulmans, tandis que quatre étrangers ont été accusés d'avoir aidé le groupe, pouvait-on lire dans un communiqué officiel.

Face à tant d’injustice, la communauté internationale a condamné les arrestations. De nombreux groupes de soutien ont été créé, dans les quatres coins du monde, la chaîne a même organisé hier une journée mondiale de soutien aux journalistes emprisonnés dans des conditions déplorables en Égypte.

Lu sur Foreign Policy

Slate Afrique

La rédaction de Slate Afrique.

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By DAVID D. KIRKPATRICK

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