mis à jour le

La crise de succession était inévitable en Algérie
Tout le flou entretenu par Bouteflika sur sa candidature ou non à un 4e mandat plonge l'Algérie dans l'instabilité.
L'Algérie est en pleine crise. A tel point que le président Bouteflika évoque une tentative de déstabilisation. Il y a vingt cinq ans, je notais, dans mon premier livre, Octobre, un chahut de gamins, que l'Algérie, dépourvue d'institutions démocratiques, a toujours réglé ses crises par des coups de force. La formation politique héritée du mouvement national manquait cruellement de traditions et de culture démocratiques. Les acteurs politiques ne croyaient pas, ou n'ont pas su imposer et respecter des règles de fonctionnement modernes.
C'était la consécration du rapport de forces comme principal moyen de régulation des conflits. Quatre ans après le déclenchement de la guerre de libération, une autre crise était réglée par l'élimination de l'un des acteurs politiques les plus importants du front intérieur, Abane Ramdane. Historiens et témoins directs ont rapporté, plus tard, le dénouement de crises au bout de mois de palabres, comme cette réunion des colonels qui s'est étalée sur plusieurs mois pour déboucher sur une reprise en mains des affaires du pays par les colonels de l'ALN. Tous ces hommes, des militaires formés aux rudes règles du maquis, ont transposé plus tard leurs règles «rustres» dans un Etat naissant.