mis à jour le
La musique africaine s’invite aux Grammy Awards
L’Afrique était à l’honneur pour l’édition 2011 des Grammy Awards. Le prix du Meilleur album de musique traditionnelle a en effet été décerné à deux artistes maliens, Ali Farka Touré et Toumani Diabaté. Leur album, Ali and Toumani (World Circuit/Nonesuch, 2009), a reçu cette distinction lors de la 53e cérémonie du festival, qui s’est tenue à Los Angeles.
Enregistré aux Livingston Studios de Londres en 2005, l’album est ainsi présenté par l’Agence de Presse Sénégalaise (APS):
«Le virtuose de la kora Toumani Diabaté et la star du blues malien [Ali Farka Touré] proposent un voyage dans le temps (reprises de classiques du patrimoine mandingue), dans les sonorités et dans l’espace culturel de l’ancien Empire du Mali.»
La chanteuse malienne Oumou Sangaré a été également primée pour la Meilleure collaboration vocale avec Herbie Hancock et Larry Klein, pour le titre Imagine.
Le Grammy est un prix américain créé en 1957 et mondialement reconnu, qui promeut des artistes dans plus de cent catégories musicales, dont le jazz, la soul, la pop, le rock ou la country.
L’APS cite le site Internet de l’académie en rappelant que «les Grammys sont les seules distinctions décernées aux artistes sans considération du nombre de ventes et des classements dans les charts».
Ce n’est pas la première fois que la musique traditionnelle malienne est récompensée. En 2010, le joueur de kora Mamadou Diabaté avait remporté cette distinction pour son album Douga Mansa (World Village, 2008), «lequel revisite quelques-uns des airs classiques de l’ancien royaume mandingue du Gaabu (Sénégal, Guinée-Bissau, Casamance, Gambie)», souligne l’APS.
Très apprécié aux Etats-Unis, Ali Farka Touré est lauréat des Grammys 2011 à titre posthume. Il est décédé en mars 2006, peu de temps après l’enregistrement de l’album Ali and Toumani.
Ce n’est pas la première fois que le jury décerne à Touré le prix du Meilleur album de musique traditionnelle, puisqu’il s’était distingué en 1995 avec Talking Timbuktu (avec Ry Cooder) et en 2006 avec In the Heart of the Moon (en duo avec Toumani Diabaté).
Le site de la BBC rapporte que le «bluesman de l'Afrique», «plus célèbre à l’étranger que dans son propre pays», avait toujours affirmé que «les racines de sa musique provenaient plus des sons traditionnels du nord du Mali que du sud des Etats-Unis». Fier de ses origines, Ali Farka Touré avait déclaré :
«Pour certains, Tombouctou est un endroit au milieu de nulle part. Mais ce n’est pas vrai. Je suis de Tombouctou, et je peux vous dire que c’est justement au centre du monde».