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Centrafrique: la solution de François Bozizé pour sortir de la crise
Alors que les tueries intercommunautaires ont fait un millier de morts à Bangui depuis le 5 décembre, le président déchu François Bozizé, s'est enfin exprimé et a révélé ses projets.
Moins d’un an après avoir été chassé du pouvoir par les rebelles Séléka, François Bozizé se confie à RFI. Celui que Michel Djotodia, l'actuel homme fort de Bangui, accuse d’être responsable de l’instabilité de la République centrafricaine, a apporté, dans une interview, ce qui est selon lui la solution pour sortir de cette crise.
Dans son entretien avec la radio française, François Bozizé a décrit 2013 comme une année «noire». Il a estimé que la situation sécuritaire était bien plus maîtrisée lorsqu’il était à la tête du pays sans qu'il y ait des affrontements intercommunautaires.
Toutefois, s’il n'a cessé de condamner et de blâmer les atrocités commises par les Séléka, qui selon lui font régner le chaos, il a refusé de reconnaître celles perpétrées par les anti-balaka, ces milices d’auto-défense. Et ce bien que les rapports des organisations humanitaires présentent dans le pays.
Celui qui se présente comme l’une des solutions pour sauver la Centrafrique, a également tenu à clarifier la situation concernant ses liens avec les anti-balaka. Notamment suite à une information selon laquelle il avait fait acheminer des armes traditionnelles, vers Bossangoa à destination des anti-balaka lorsqu’il était président.
«Non, non… Ce n’est pas vrai! …Moi, de ma position?... Acheminer des machettes?... Non! C’est un régime qui est parvenu au pouvoir par la manipulation et le mensonge! Faites bien attention!»
Si la question sur les éventuels liens entre Idriss Déby, le président tchadien et les Séléka a rapidement été abordée, cet entretien avait des allures de campagne. Une annonce plus ou moins officielle du retour de François Bozize dans l’échiquier politique de la Centrafrique, post-crise. Convaincu de toujours posséder une certaine légitimité, le politicien a dévoilé un plan de sortie de crise tout en préconisant l’organisation anticipée d’élections présidentielles.
«D’abord, le recours à la légalité constitutionnelle, après avoir maîtrisé les Seleka et avoir regroupé l’armée tchadienne de manière distincte... Et (ensuite) Djotodia se prononce définitivement sur sa démission, car pour nous, Djotodia est synonyme de chaos. C'est l’enfer qu’il a amené au pays; l’incompétence notoire, la mort des Centrafricains, des Tchadiens, des Congolais, des Français... sa crédibilité complètement anéantie… Je crois que la seule solution pour lui, c’est de se prononcer sur sa démission, pour que la situation soit maîtrisée une fois pour toutes.»
Lu sur RFI