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Au Burundi, «la Constitution du 18 mars 2005 prévoit la représentativité des groupes ethniques à hauteur de 60% pour les Hutu contre 40% pour les Tutsi», révèle le site de la Radio Nederland Wereldomroep (RNW). Un partage qui exclut une troisième ethnie: les Batwa. Une discrimination de longue date, que dénonce aujourd’hui Vital Bambanze, un sénateur.
«Tout est fermé au profit des seuls Hutu et Tutsi. Nous n’avons droit à aucun ministre, ni gouverneur de province, ni administrateur communal, ni chef de zone, ou encore directeur général, etc», explique-t-il.
Une triste réalité, à l’image des six élus qui les représentent au Parlement et par cooptation. C’est pourquoi, cet homme politique plaide pour que chacune des ethniques majoritaires cèdent 5% de ses parts. Une demande raisonnable et conforme à la loi.
«Le gouvernement burundais doit être composé de sorte que tous les Burundais y soient représentés et qu’il les représente tous; que chacun ait des chances égales d’en faire partie; que tous les citoyens aient accès aux services publics et que les décisions et les actions du gouvernement recueillent le plus large soutien possible», rappelle l’article 16 de la Constitution.
C’est donc pour arriver à cet idéal qu’en août dernier, les leaders Batwa ont adressé une lettre au Président Pierre Nkurunziza, avant le projet d’amendement de la Constitution. Cependant, les suggestions sont passées à la trappe laissant encore cette ethnie invisible sur le bord de la route.
Mais au Burundi il n’y a pas qu’en politique où les Batwa sont lésés. Représentant que 1% de la population loin derrière les Hutu majoritaires (84%) et les Tutsi (14%), seulement 12% des enfants Batwa en âge scolaire sont dans les faits scolarisés. De plus, 90% d’entre eux n'ont pas accès aux soins de base, relate le site burundais Arib Info. Le récit d’un peuple opprimé parmi tant d’autres, qui partage le même sort que des milliers de Pygmées d'Afrique oubliés dans les forêts de la République démocratique du Congo, du Cameroun, ou encore de la Guinée équatoriale et de l'Ouganda.
Lu sur la Radio Nederland Wereldomroep et sur Arib Info