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Le nom de la tribu des Massaï, bientôt une marque déposée
De nombreuses entreprises ont basé leur communication sur l'image de cette tribu, sans leur reverser un sou. Cela devrait bientôt changer.
Les Massaï du Kenya et de la Tanzanie sont l'un des peuples les plus emblématiques d’Afrique. Reconnaissable parmi tant d'autres avec leurs tenues rouge vif, leur image est devenue un vrai business. C’est pourquoi, ils ont décidé de se battre pour préserver leur nom et en prendre le contrôle, selon le site Business week.
Alors que cette tribu vit de la chasse, du commerce d’animaux et de ce qu’elle cultive, leurs préoccupations sont bien loin du marketing et des législations qui entourent ce domaine. Mais après de longues années à servir d’image de marque, les Massaï ont décidé de prendre ce qu'ils leur revient de droit.
«Selon Ron Layton, un Néo-Zélandais spécialiste en développement des organisations sur les droits d'auteur, brevets et marques déposées, environ 10.000 entreprises dans le monde utilisent le nom de Massaï, vendant de tout, des pièces automobiles, des chapeaux aux services juridiques.»
Des entreprises qui s’enrichissent à travers ce peuple qui vit très modestement. Car même si les conditions de vie des Massaï se sont améliorées ces dernières années. Aujourd’hui 70% d'entre eux vivent sous le seuil de pauvreté, rapporte RFI. D’après Ron Layton, contrairement à la plupart des ethnies africaines, ils sont «3 millions d'habitants à vivre selon leurs traditions, dans de petites fermes de boue». Et ce malgré qu’ils soient un pillier du tourisme de l'Afrique de l'Est.
C’est donc sur cette notoriété que s’appuient les boutiques de souvenirs qui vendent des figurines à leur effigie et que se base Isaac Ole Tialolo, un Massaï iniateur de la démarche. Agacé de voir leur identité utilisée pour vendre tout et n’importe quoi, il a créé l’Initiative pour la propriété intellectuelle Massaï, afin de protéger l'image des Massaï. A l’image des aborigènes d'Australie et des Indiens Navajo, les Massaï pourront bientôt contrôler leur image et préserver leur patrimoine tout en profitant des bénéfices.
Lu sur Business week et RFI