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Angola : de nouvelles violences sur des détenus, le directeur d'une prison suspendu
De nouvelles images de violences perpétrées par des forces de l'ordre sur des détenus en Angola, ont circulé dans les réseaux sociaux. Des images d'une rare violence dont se sont servis certaines personnes pour susciter des propos xénophobes des Congolais envers les Angolais. Cette vidéo amateur d'une durée de 5 minutes et 38 secondes montre des agents de l'ordre, des éléments de la Protection civile ainsi que des agents correctionnels en train de passer à tabac des prisonniers à coups de matraque, à coups de bâtons et à coup de pieds. On y voit notamment des détenus assommés, le visage ensanglanté dont l'un se plaint d'une fracture au bras, et des agents de l'ordre insensibles à leurs cris de détresse.
Dans un communiqué, le ministère angolais de l'Intérieur fait part de « son indignation face aux actes commis par les fonctionnaires et elle assure de sa détermination à renforcer les mécanismes de contrôle interne pour mettre fin à de tels comportements ».
Le ministère de l'Intérieur qui avait ordonné l'ouverture d'une enquête pour cette affaire ont ainsi confirmé que les faits qui remontent à mars 2013, se sont bien déroulés dans l'enceinte de la prison centrale de Luanda dont le directeur ainsi que quinze agents correctionnels viennent d'être suspendus de leurs fonctions.
Avant lui, son collègue de la prison de Viana Correia Moço avait été suspendu illico presto en attendant les conclusions d'une enquête pour des incidents similaires également signalés sur les réseaux sociaux, avant d'être innocenté. Ces derniers faits étaient survenus en septembre 2012 et avaient donné lieu à des sanctions disciplinaires à l'encontre d'une vingtaine d'agents pénitenciers.
En réaction, Amnesty International juge « insuffisantes » les mesures disciplinaires et en appelle à plus de fermeté dans cette affaire, notamment à des poursuites pénales. Une autre organisation de défense des droits de l'Homme du nom de Mãos Livres est allée plus loin en demandant que le ministre de l'intérieur soit démis de ses fonctions.|Jossart Muanza(AEM)