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Dix graves dérives du système judiciaire tunisien
Les martyrs tombés sous les balles du tyran Ben Ali se retourneraient dans leur tombe s’ils pouvaient savoir que, deux ans et demi après leur sacrifice, les tunisiens allaient hériter d’une nouvelle dictature avec un système judiciaire ubuesque, qui punit les innocents et donne l’absolution aux criminels!
Il ne s’agit pas de mettre en doute l’honnêteté des magistrats, dont la majorité sont intègres, mais il s’agit de dénoncer les dérives d’un système judiciaire totalement inféodé au pouvoir exécutif. Or, sans une justice indépendante, il est impossible de parler de démocratie!
Nous allons évoquer 10 graves dérives du système judiciaire actuel, sachant que cette liste est loin d’être exhaustive:
1) Le procès Kazdaghli:
Le procès de la honte par excellence!
Deux étudiantes en niqab entrent de force dans le bureau du doyen de la faculté des lettres de la Manouba, bousculant le doyen, éparpillant ses dossiers et détériorant le mobilier. Plutôt que d’être poursuivies en justice, les étudiantes se permettent de porter plainte contre le doyen qui se retrouve une année durant à trainer de procès en procès, risquant d’écoper de 5 années d’emprisonnement pour une prétendue gifle!!!!
2) Les dossiers des hommes d’affaires corrompus:
Ces dossiers sont traités selon la devise « deux poids, deux mesures »!
Les hommes d’affaires, même les plus corrompus, qui ont fait allégeance au parti au pouvoir ont été innocentés et peuvent continuer leurs activités, même les plus louches, sans être inquiétés outre mesure. Ceux qui ont refusé de se plier au diktat des islamistes, se retrouvent privés de leurs droits les plus élémentaires et sujets au chantage
3) Les agressions commises par les extrémistes religieux:
Il semble que depuis que le gouvernement islamiste est au pouvoir, les extrémistes religieux bénéficient d'une impunité totale et qu'ils peuvent mener des actions violentes sans courir le moindre risque pénal
4) L’attaque contre l’ambassade américaine:
Un certain vendredi 14 septembre 2012, un groupe d’extrémistes ont attaqué l’ambassade américaine à Tunis provoquant de graves dégâts et ternissant l’image de la Tunisie à travers le monde. Ces agresseurs ont écopé d’une peine incroyablement clémente de 2 années de prison, assorties d’un sursis
5) Les appels au meurtre impunis
Depuis près de deux ans, les appels au meurtre se multiplient, dans l’indifférence des autorités. Le cas le plus grave étant celui du président d’un groupe parlementaire qui s’est permis de lancer à appel au meurtre à l’encontre des opposants, cet appel précédant de 10 jours l’assassinat de l’un de ses collègues
6) Les journalistes persécutés:
qualifiés de « médias de la honte », plusieurs journalistes ont été victimes de harcèlement de la part des autorités, voire jetés en prison, dans le but de les faire taire; les cas le plus récents et les plus médiatisés étant ceux de Zied El Hani et de Taher Ben Hassine
7) Les artistes harcelés:
Plusieurs artistes ont été poursuivis en justice pour avoir osé s’exprimer librement; le cas le plus grave étant celui du rappeur Oued El Quinze, qui a failli écoper de 2 années de prison
8) Le cas Jabeur Mejri:
Voila un monsieur qui se croupit en prison depuis un an et demi et qui risque d’y séjourner encore pendant 6 longues années pour avoir publié des caricatures sur sa page Facebook!!! Son compagnon Ghazi a eu plus de chance puisqu’il a réussi à fuir le pays et obtenir l’asile politique en France
9) La séquestration de Sami Fehri:
voici le cas incroyable d’un célèbre producteur de télévision, pour qui la Cour de Cassation a ordonné la libération et qui a été littéralement séquestré par l’état tunisien pendant une année entière, contre tout bon sens et toute logique. C’est sans doute le cas qui illustre au mieux les graves dysfonctionnements de l’actuel système judiciaire tunisien
10) Une femme violée et poursuivie en justice:
Dans cette affaire nous tombons carrément dans le surréalisme! Il s’agit du cas horrible d’une jeune femme, victime d’un viol collectif de la part de 3 agents de police et qui se retrouve au banc des accusés pour outrage à la pudeur. L’affaire et sordide et scabreuse à un tel point qu’elle a fait la une des journaux de la planète entière, y compris l’Australie et la Nouvelle Zèlande!!!
Par Moez Ben Salem