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Syrie : rencontre Kerry-Lavrov sur la proposition russe
Le ministre russe des Affaires étrangères et le secrétaire d’Etat américain John Kerry doivent se rencontrer, ce jeudi 12 septembre à Genève, pour discuter du plan russe de démantèlement de l’arsenal chimique de la Syrie. Les entretiens se poursuivront sans doute plusieurs jours, car si l’idée d’une neutralisation des armes chimiques syriennes semble convenir à toutes les parties, encore faut-il mettre en place un plan précis et contraignant pour Damas. Et cela alors que les Russes rejettent l’usage de la force contre Damas.
Dès hier, comme la diplomatie russe s’y était engagée, Sergueï Lavrov a transmis ses propositions aux Etats-Unis. « Des idées » qui restent à travailler selon les Américains. Le principe de ce plan, accepté par la Syrie, est un transfert de ses armes chimiques sous supervision internationale. Les Américains exigent qu’il soit rapide, réel et vérifiable.
A ce stade le désaccord public entre Moscou et Washington porte sur la menace d'intervention, toujours brandie par les Américains en cas d'échec de ces entretiens. C’est pour cette raison que Washington et Moscou prévoient déjà plusieurs jours de discussions. Les deux délégations seront d’ailleurs accompagnées d’experts militaires, pour définir un plan « précis, réaliste, et concret », comme le qualifient les Russes. La mission de John Kerry à Genève consiste donc à négocier un calendrier, afin de ne pas entraîner les Etats-Unis dans des débats interminables destinés à donner du temps à Damas. Le département d'Etat évoque trois étapes : localisation des sites de stockage et sécurisation, mise sous contrôle international de l'arsenal, et destruction.
Si tout le monde est d'accord sur la complexité de l'opération de séquestre sur un terrain de conflit, les experts estiment que la première étape est réalisable rapidement. La Russie a plus avancé en deux jours qu'en deux ans sur le dossier syrien, explique la Maison Blanche qui ne cache pas toutefois son scepticisme sur l’issue de ces discussions.
Le ministre syrien des Affaires étrangères a déclaré depuis Moscou, que Damas était prêt à annoncer où se trouvent les armes chimiques, à cesser la production, et à montrer les installations aux représentants de l’ONU. La Syrie disposerait de près d’un millier de tonnes de stocks d’armes chimiques.
RFI