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Les Syriens, personae non gratae en Egypte
Accusés d'être pro-Morsi, ils subissent des violences depuis la chute du régime des Frères musulmans.
Les Syriens installés en Egypte ne sont plus en sécurité. Depuis le coup d’Etat du 3 juillet et la destitution de Mohamed Morsi, un sentiment anti-Syriens se généralise dans le pays, rapporte le site JOL Press.
L’association Aazer —dont le nom signifie en arabe «aller en aide aux personnes»— explique dans un entretien accordé à JOL Press pourquoi la population syrienne fait l’objet d’un tel harcèlement. D’après l’association, il a commencé le 15 juin 2013, lorsque Morsi était encore au pouvoir. L’ancien président égyptien appelle à une manifestation de soutien à la révolution syrienne au Caire et rompt toute relation diplomatique avec Bachar al-Assad.
Après la chute du régime des Frères musulmans, les médias assimilent tous les réfugiés syriens à des pro-Morsi et contribuent à échauffer les mentalités des Egyptiens contre eux, explique l’article.
En réaction, les actes anti-syriens se multiplient, résume le site. Les réfugiés doivent à présent demander un visa pour entrer sur le territoire égyptien alors qu'ils pouvaient auparavant circuler dans le pays sans restrictions. Selon JOL Press, une vague de licenciements s’abat sur eux et des magasins appartenant à des Syriens sont incendiés, sous l’œil indifférent de la police.
Bien au contraire, les forces de l’ordre participent à ce climat délétère, souligne l’article: elles effectuent des descentes dans des maisons syriennes et arrêtent des dizaines de personnes «sans qu’il n’y ait aucune charge» contre elles, déplore Aazer.
Une initiative pour frapper fort
Sur les deux millions de Syriens en fuite, l’Egypte accueille entre 250.000 et 300.000 exilés, dont une moitié d’enfants, rappelle JOL Press. Pour l’association Aazer, ils ne sont que des boucs émissaires, servant à détourner l’attention de la crise intérieure:
«Les autorités égyptiennes doivent immédiatement cesser d'utiliser les civils syriens comme des pions dans la politique intérieure de l'Égypte», exigent les militants.
Pour aider les réfugiés, Aazer a mis en ligne une vidéo qui regroupe des témoignages d’enfants syriens installés en Egypte. Ils racontent leur isolement, leurs craintes… Postée sur Youtube le 1er septembre 2013, elle compte déjà plus de 7.000 visionnages, précise l’article.
Selon JOL Press, l’Agence des Nations unies pour les réfugiés s’est déclarée inquiète de cette situation, évoquant notamment des «propos xénophobes» et des «attaques verbales contre les syriens».
Lu sur JOL Press