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Syrie : Obama saisit la perche des Russes et maintient la pression sur Damas
Barack Obama s'est s’adressé ce mardi 10 septembre aux Américains dans une allocution solennelle depuis la Maison Blanche. Une allocution qui était prévue avant la proposition faite lundi par Moscou de placer les armes chimiques syriennes sous contrôle international. Le président des États-Unis a à nouveau développé les arguments qui justifient une intervention armée, tout en donnant sa chance à une solution diplomatique sous surveillance.
Barak Obama est revenu mardi soir sur les raisons qui motivent sa volonté d'intervenir en Syrie. La responsabilité du régime, tout d'abord : il ne fait aucun doute, selon le président américain que Damas a utilisé des armes chimiques contre des civils.
Partant de ce constat, il a développé des arguments destinés à convaincre les Américains et les élus du Congrès. Et de citer la menace contre la sécurité des Etats-Unis : si nous fermons les yeux, a rappelé le résident de la Maison Blanche, les terroristes et les dictateurs de la planète seront encouragés à répéter cet acte éc½urant.
Le président des Etats-Unis est revenu sur les promesses déjà entendues. Il n'est pas question d'envoyer des troupes sur le terrain, pas question d'organiser un changement de régime à Damas. Les erreurs passées en Irak ne seront pas reproduites. Barak Obama a ainsi confirmé son intérêt pour une solution diplomatique, et pour la résolution que la France doit présenter aux Nations unies.
Un intérêt vigilant de la part de Washington. S'il a demandé au Congrès de retarder son vote sur une intervention, le président confirme que l'armée américaine reste en alerte afin de maintenir Damas sous pression, et pouvoir intervenir si la diplomatie échoue. « J'ai demandé à nos militaires de maintenir leur position pour continuer de faire pression sur Assad, et de pouvoir répondre si la diplomatie échoue », a-t-il ainsi déclaré aux Américains hier soir.
Cette option choisie par Barak Obama est manifestement la meilleure en matière de politique intérieure. On sait que le vote du Congrès, sollicité par le président lui-même, était loin d'être acquis, pour des raisons très disparates : crainte d'un enlisement comme en Irak, risque de représailles, ou pression électorale pour certains élus qui remettent bientôt leur siège en jeu. Désormais, si la diplomatie échoue, une action militaire contre Damas apparaîtra plus légitime.
RFI