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Le vice-président kényan William Ruto face à la CPI
En attendant le procès du président Kenyatta prévu le 12 novembre, c’est le numéro deux de l’exécutif qui comparaît pour répondre des accusations de crime contre l'humanité.
La Cour pénale internationale (CPI) entame son premier procès contre un haut dirigeant en exercice. Le procès du vice-président kényan, William Ruto, s’est ouvert au tribunal de La Haye, le 10 septembre 2013, à 9h30 du matin (7h30 GMT), rapporte l’AFP.
Le responsable kényan et son co-accusé, l’animateur de radio Joshua Arap Sang, sont accusés de crime contre l’humanité lors des violences post-électorales de 2007 et 2008. Tous deux plaident non coupables, précise l’AFP.
William Ruto devra répondre aux chefs d’accusation de meurtre, persécution et déportation pour sa contestation violente de la réélection du président Mwai Kibaki en 2007. Le conflit politico-ethnique a fait plus de 1.000 morts et 600.000 déplacés. L’animateur de radio est inculpé pour y avoir contribué en «attisant les violences par la diffusion de messages de haine».
La procureure de la CPI, Fatou Bensouda, poursuit également l’actuel président kényan Uhuru Kenyatta, au pouvoir depuis le 9 avril 2013, ajoute l’AFP. Les deux clans qui se sont affrontés lors des heurts de 2007-2008 passent ainsi devant la justice.
Uhuru Kenyatta est soupçonné d’avoir fomenté des attaques contre les militants du parti d’opposition ODM (Mouvement démocratique Orange). Selon l’AFP, son procès devrait débuter le 12 novembre 2013, de manière à ce que les deux têtes de l’exécutif ne quittent pas le Kenya en même temps.
La procédure judiciaire se déroule dans un contexte tendu, l’affaire étant marquée par «de nombreuses accusations faisant état d'intimidations de témoins, notamment de la part du gouvernement kényan», explique l’AFP. D’autre part, les députés kényans ont adopté un texte de loi proposant de quitter le Statut de Rome. De cette manière, le pays ne reconnaîtrait plus l’autorité de la CPI, qualifiée d’institution «néo-colonialiste» par les parlementaires kényans, note l’article.
Lu sur AFP