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Tombouctou : LES OUVRIERS S’ESTIMENT MARGINALISES DANS LA RECONSTRUCTION DE LA VILLE
02La mode est décidemment à la marche à Tombouctou. Après celle organisée par des jeunes la semaine dernière contre la société EDM, c'était hier au tour des ouvriers de battre le pavé pour exprimer leur refus de se voir écarter des travaux de reconstruction de leur ville. Cette marche pacifique, organisée par la coordination des ouvriers, tous corps de métiers confondus, est partie de la place « Chécheycha » en passant par le Monument des martyrs, via la rue « Kalémé », Foire « yobou », pour s'arrêter devant le gouvernorat de la région, l'accès de la cour ayant été interdit par les services d'ordre.
Sur le parcours, les manifestants scandaient : « nous ne sommes pas d'accord, nous refusons d'être marginalisés ». Le gouverneur de région, le colonel major Mamadou Mangara, sorti à leur rencontre, a écouté la déclaration lue par leur porte-parole Oumar Hambaba : « Nous ouvriers de tous les corps de métiers de Tombouctou exprimons à travers cette marche notre désarroi et notre indignation aux autorités, locales, régionales et nationales. Notre incompréhension de voir que nous sommes mis à l'écart de la reconstruction de notre région, après plusieurs mois d'occupation, de souffrance, d'humiliation, de brutalité et d'oppression de toutes sortes que nous avions vécues et qui nous ont poussé au déplacement et au chômage. Nous refusons d'être mis à l'écart de notre ville et exigeons donc des autorités locales et régionales de prendre toutes les mesures nécessaires, afin de permettre aux ouvriers de participer à la reconstruction de leur ville en exigeant des entreprises qui ont les marchés de les utiliser ». Le texte demande notamment que « tous les dossiers d'appels d'offre concernant Tombouctou soient ouverts et dépouillés à Tombouctou ».
Après avoir écouté ces doléances, le gouverneur a pris une copie du message avant d'assurer les ouvriers que l'Etat n'avait pas encore entamé la phase de reconstruction qui est un grand chantier. Actuellement, a-t-il indiqué, ce sont « des retouches » qui sont effectuées pour permettre le retour des services publics.
Les marcheurs ont ensuite mis le cap sur la mairie. Là, ils ont reproché au maire Hallé Ousmane de ne rien faire pour défendre leurs intérêts, bien que connaissant parfaitement leurs déboires. Ce dernier est parvenu à calmer les marcheurs en leur promettant d'être associés aux travaux de construction de la ville.
La marche a été encadrée, suivie et sécurisée partout sur le trajet par les services d'ordre constitués des éléments de la police, la gendarmerie et la garde nationale, afin d'éviter tout dérapage et surtout d'éventuelles infiltrations
M. SAYAH
AMAP-Tombouctou