mis à jour le
La mortalité néonatale recule trop lentement en Afrique
La mortalité des nouveaux-nés recule partout dans le monde. Le nombre de décès concernant les bébés de moins d’un mois est passé de 4,6 millions en 1990 à 3,3 millions en 2009. Mais c’est sur le continent africain que l’évolution est la plus lente, indique une étude publiée le 30 août 2011 par des chercheurs de l’Organisation mondiale de la sant, en partenariat avec l’ONG Save the Children et la London School of Hygiene and Tropical Medicine.
«La baisse s’accélère depuis 2000», précise Mie Inoue, co-auteure du rapport.
Mais, précise La Croix, «on est encore loin d’atteindre l’Objectif 4 [du millénaire], qui était de réduire d’un tiers la mortalité infantile de 1990 à 2015.»
Les pays en développement concentrent 99% des décès. Si l’Inde reste le plus mauvais élève, la situation est mitigée en Afrique subsaharienne. Le Nigeria et la République démocratique du Congo comptent parmi les cinq pays de la planète où la mortalité néonatale recule le plus lentement. Au total, 41 nouveau-nés africains sur 1.000 n’atteignent pas l'âge d'un mois.
«Cette étude montre nettement que le lieu de naissance a une influence déterminante sur les chances de survie et que, notamment en Afrique, trop de mères ont l’immense chagrin de perdre leur enfant», regrette le docteur Joy Lawn, du programme pour la survie des nouveau-nés de Save the Children et co-auteure de l’étude.
Sur le continent, environ 500.000 nourrissons meurent le jour de leur naissance et 1,6 million durant le premier mois de leur vie. Avec une diminution de la mortalité néonatale de 1% par an, l’Afrique connaît les progrès les plus faibles à l’échelle mondiale.
«Au rythme de progression actuel (1% par an), il faudrait au continent africain plus de 150 ans pour atteindre les niveaux de survie néonatale des États-Unis d’Amérique ou du Royaume-Uni», note le rapport.
Pour prévenir les risques d’infections graves comme la septicémie ou la pneumonie, qui représentent 25% des décès, il faut agir sur les conditions d’hygiène. Mais la mortalité néonatale s’explique aussi par la prématurité des naissances (29%) et également l’asphyxie (23%).
«Et là, une seule solution: l’accès aux soins, assure Jean Rigal, directeur médical à Médecins sans frontières. Cela suppose des routes, des ambulances, des moyens de payer les soins. Toutes choses qui manquent cruellement dans les pays en développement.»
Lu sur Africa N°1, La Croix