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Partisans des Frères musulmans, le 23 août 2013, au Caire. REUTERS/Muhammad Hamed
Partisans des Frères musulmans, le 23 août 2013, au Caire. REUTERS/Muhammad Hamed

«Tuez vos frères musulmans au nom de Dieu»

Pour enrôler ses conscrits et les persuader de traquer les partisans des Frères musulmans, l'armée égyptienne use de l'argument religieux.

L'armée égyptienne a un but: mettre les Frères musulmans à genoux. Depuis le 3 juillet dernier, date à laquelle le président islamiste Mohamed Morsi a été destitué, c'est l'escalade pour la «jama3a» (confrérie): elle a perdu des milliers de partisans lors de l'évacuation sanglante des places Rabaa al-Adawiya et Nahda. Tout sympathisant Frère devient suspect et risque de se faire arrêter. En quelques semaines, les Frères musulmans sont passés du rang de vainqueur politique de la révolution égyptienne à celui de «terroriste» qu'il faut combattre pour le salut de l'Egypte.

Ironie du sort, le quotidien américain The New York Times nous apprend que l'armée use d'arguments religieux pour persuader ses conscrits de poursuivre la lutte contre les Frères musulmans. Après la mort de milliers de civils, les généraux redoutaient des mouvements de désobéissance, voire des mutineries dans les rangs de l'armée. Ils auraient donc enrôlé des érudits musulmans dans une campagne de propagande destinée aux soldats et aux policiers, relate le quotidien. Le message est clair: obéir aux ordres et utiliser la force contre les partisans de Mohamed Morsi est un devoir religieux. 

«Quand une personne tente de semer la division, il faut la tuer, quelle qu'elle soit»,  prêche Ali Gomaa, l'ancien mufti nommé sous le président Hosni Moubarak, dans une vidéo réalisée par le Département de l'armée et des affaires morales.

«Même avec la sainteté et la grandeur de sang, le prophète nous permet de combattre cela», ajoute-t-il dans une vidéo où les opposants au coup d'État militaire - autrement dit les Frères musulmans - sont décrits comme appartenant à une secte islamique. «Des infidèles», tranchent certains érudits. Ali Gomaa, comme une flopée de télé-prêcheurs, justifient la propagande militaire et la mort de civils au nom du «Tout Puissant»

Lu sur The New York Times

 

 

Slate Afrique

La rédaction de Slate Afrique.

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