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Etats-Unis: Bradley Manning va demander la grâce présidentielle
Le soldat américain Bradley Manning, qui avait transmis à WikiLeaks 750 000 documents confidentiels, dont certains très embarrassants pour les États-Unis, a été condamné ce mercredi 21 août 2013 à 35 ans de prison pour des faits d'espionnage, fraude et une vingtaine d'autres charges. Même si la sentence est plus légère que les 60 ans réclamés par le procureur militaire, elle a été critiquée par l'avocat du soldat et certaines organisations de défense des libertés.
C'est au garde à vous, avec sa tante derrière lui, que Bradley Manning a écouté la juge militaire Denise Lind annoncer la sentence. Il n'a manifesté aucune émotion particulière. Il a même réconforté son avocat, l'assurant qu'il serait OK et qu'il allait s'en sortir.
Mais David Coombs, l'avocat en question, a déclaré que la condamnation aurait un effet glaçant pour tous les lanceurs d'alerte. La semaine prochaine, il va déposer au nom de son client un recours en grâce auprès du président Obama
Il a également lu ce que Manning avait écrit dans sa demande : « Si vous refusez mon recours en grâce, je ferai mon temps, sachant que parfois il faut payer un prix élevé pour vivre dans une société libre. »
Me Coombs n'est pas le seul à s'insurger contre une peine qu'il juge trop lourde pour quelqu'un qui dit n'avoir agi que «par amour de son pays et par sens du devoir pour les autres». Le soldat a ses partisans, qui ont manifesté bruyamment devant la base militaire de Fort Meade : « Nous sommes avec toi, a lancé la foule. Tu es notre héros. »
L'ACLU, la principale organisation américaine de défense des libertés civiles, a dénoncé de son côté un système judiciaire qui punit plus sévèrement un soldat qui veut informer le public que ceux qui torturent des prisonniers ou tuent des civils.
RFI