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Egypte : assaut contre des pro-Morsi dans une mosquée

Au quatrième jour de violences qui ont fait près de 800 morts en Egypte, les forces de sécurité ont évacué samedi une mosquée du centre du Caire où s’étaient réfugiés des partisans du président destitué Mohamed Morsi et des Frères musulmans, dont le gouvernement envisage la dissolution.

La mosquée Al-Fateh jouxte la place Ramsès, épicentre d’affrontements meurtriers vendredi dans la capitale. Des échanges de coups de feu ont éclaté samedi après-midi entre la police et les manifestants rassemblés dans le bâtiment.

Des journalistes de Reuters ont vu des hommes tirer des coups de feu d’une fenêtre de la mosquée, et une chaîne de télévision a montré un autre occupant faire feu depuis le minaret. Après plusieurs heures, la police est entrée dans le bâtiment qu’elle a sécurisé, procédant à de nombreuses arrestations sous les encouragements d’une foule d’habitants.

On ne savait en fin d’après-midi si les heurts avaient fait des tués. Des troubles ont également été signalés à Alexandrie, la deuxième ville d’Egypte où des locaux des Frères musulmans ont été incendiés et un partisan de Mohamed Morsi a trouvé la mort, selon une source au sein des services de sécurité.

Fuyant les affrontements de la place Ramsès, des partisans des Frères musulmans avaient trouvé refuge dans la mosquée vendredi soir et y ont passé la nuit.

Les violences de vendredi, décrété « jour de la colère » par les islamistes, ont fait 173 morts dans tout le pays, dont 95 dans la capitale, selon le dernier bilan donné samedi par le ministère de la Santé.

« UNE JOURNEE TRES MAUVAISE »

Ces tués viennent s’ajouter aux 578 recensés par le ministère pour la journée de mercredi, date à laquelle les forces de sécurité ont lancé l’assaut au Caire contre des campements islamistes, ce qui a provoqué des violences dans l’ensemble du pays.

Un fils de Mohamed Badie, le Guide suprême de la confrérie, a perdu la vie vendredi au cours des affrontements sur la place Ramsès, alors qu’un autre haut responsable du mouvement, Mohamed El Beltagui, avait perdu sa fille mercredi dès le début de la répression contre les islamistes.

Dans ce contexte d’affrontements, Hazem el Beblaoui, le Premier ministre de transition, a proposé la dissolution des Frères musulmans, dont est issu Mohamed Morsi, destitué par l’armée le 3 juillet.

« Vendredi a été une journée très mauvaise, affreuse », a-t-il déclaré. « Il y a eu des attaques contre des postes de police, des ministères. La situation est très mauvaise. »

« Il n’y aura pas de réconciliation avec ceux dont les mains sont tachées de sang et qui ont tourné leurs armes contre l’Etat et les institutions », a-t-il ajouté.

Le Premier ministre a soumis cette proposition au ministre des Affaires sociales, dont relève l’encadrement des activités des organisations non-gouvernementales.

La confrérie, officiellement dissoute en 1954, s’est inscrite sous ce statut en mars dernier et dispose également d’une vitrine politique légale, le Parti de la liberté et de la Justice (PLJ).

« Nous ne faisons pas face à des divisions politiques, nous faisons face à une guerre menée par des extrémistes, et qui se transforme chaque jour en terrorisme », a déclaré Moustafa Hegazy, un conseiller du gouvernement.

Les Frères musulmans ont appelé vendredi leurs partisans à manifester quotidiennement contre ce qu’ils qualifient de « régime putschiste », mais aucun rassemblement important n’était signalé samedi.

PLUS DE MILLE ARRESTATIONS

Le ministère de l’Intérieur a annoncé l’arrestation de plus de 1.000 membres des Frères musulmans au cours des dernières 24 heures, et a fait état de la mort de 57 policiers depuis mercredi.

L’agence de presse officielle Mena a rapporté qu’environ 250 partisans des Frères étaient visés par une enquête du parquet pour meurtre, tentative de meurtre et terrorisme.

De sources proches des services de sécurité, on indique que Mohamed al Zaouahri, frère de Ayman al Zaouahri, le chef du réseau Al Qaïda, fait partie des personnes arrêtées.

Les autorités ont déclaré que douze églises chrétiennes coptes avaient été attaquées et incendiées vendredi, imputant ces destructions aux islamistes.

Les journalistes étrangers au Caire disent être régulièrement harcelés. Un certain nombre d’entre eux ont été interpellés par la police ou des groupes civils d’autodéfense mécontents de leur traitement des événements en cours.

Une équipe de France 2 a été ainsi interpellée tôt samedi matin aux alentours de la mosquée Al-Fateh, a-t-on appris auprès de la chaîne. Les quatre membres de l’équipe, deux journalistes, un monteur et un fixeur, ont été libérés en début de soirée après avoir été détenus « dans des locaux du renseignement », a précisé un coordinateur des reportages.

Il a dit n’avoir aucun détail dans l’immédiat sur les motifs de l’interpellation de l’équipe, qui a finalement rejoint l’ambassade de France.

L'essor

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