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Egypte : pro et anti-Morsi sonnent la mobilisation
C’est une journée sous tension qui s’est ouverte en Egypte car les deux camps qui s’opposent, celui des soutiens au président déchu Mohamed Morsi, et celui du Front du salut national, appellent à la mobilisation. Du côté de l’armée et de la police, l’heure de la mobilisation générale a également sonné et le pouvoir égyptien a prévenu que la police avait l’autorisation de tirer à balles réelles sur quiconque s’en prendrait à des bâtiments publics. Le dernier bilan des affrontements entre les manifestants pro-Morsi et les forces de l’ordre, mercredi 14 août, est de quelque 600 morts.
Le mouvement des Frères musulmans confirme l'organisation de manifestations après la prière. Ils annoncent que des marches partiront d'une trentaine de mosquées de la capitale, à la mi-journée. Elles se dirigeront, non pas cette fois-ci vers la place Rabaa al-Adawiya, mais la place Ramsès, dans le centre du Caire. Les islamistes avaient fait part de leurs intentions dès jeudi soir : pour eux, c'est un véritable combat qui est désormais engagé contre les forces de l'ordre et cette journée sera l’occasion de confirmer s’ils parviennent encore à mobiliser en masse.
En ligne de mire pour les Frères musulmans, l'armée, avec à sa tête, le général Abdelfatah al-Sissi. Pour la confrérie, le ministre de la Défense endosse toute la responsabilité des événements de ces derniers jours. C'est lui qui, en renversant le président Mohammed Morsi en juillet dernier, a conduit l'Egypte dans l'impasse.
De leur côté, les nouvelles autorités égyptiennes ne comptent pas faire machine arrière, elles ont également averti : elles répondront aux armes par les armes en vertu de l’état d’urgence. Les forces de sécurité ont désormais l'autorisation d'ouvrir le feu sur toute personne qui s’attaquerait à un bien public. L'armée et la police peuvent donc tirer à balles réelles. Ce vendredi matin, c'est la mobilisation générale, des dizaines de véhicules blindés sont déjà dans la rue.
A cette situation déjà très compliquée, s'ajoute l’appel à la mobilisation du Front du salut national qui regroupe les partis libéraux et du mouvement « Tamarod » qui signifie « rébellion » en français. Ce mouvement populaire, qui est à l'origine de la chute du pouvoir islamiste en juillet dernier, a appelé ses propres partisans à descendre dans la rue.
Officiellement, cet appel ne vise pas à organiser des contre-manifestations, mais plutôt à former des comités populaires, pour défendre le pays et certains lieux de cultes, contre ce qui est qualifié de « terrorisme des Frères musulmans ». La situation pourrait donc rapidement dégénérer ce vendredi.
AFP