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Algérie - Les prénoms berbères en vogue malgré l'interdit
Tout comme au Maroc, il est illégal en Algérie de donner à son enfant un prénom berbère. Mais de plus en plus de parents bravent cet interdit, notamment à l’est du pays, dans la communauté chaouie, où s'est rendu le quotidien algérien El Watan.
Dans la commune de T’Kout, les Chaouis ont réussi à imposer leur volonté depuis 2001, après qu’ils ont fait grève pour protester contre cette censure, établie par décret depuis 1981. À cette époque, l’administration d’Alger, la capitale, interdisait les prénoms berbères et avait instauré un lexique national de prénoms autorisés. Or, ceux-ci doivent être d’origine arabe.
Mais à T’Kout, les Chaouis ont réussi à faire adopter «un livret des prénoms berbères au niveau des services de l’état civil», rapporte El Watan. Les parents n’hésitent donc plus à appeler leur enfant Massinissa ou Jugurtha, comme les rois berbères de l'Antiquité. Des prénoms qui seraient aujourd’hui très répandus chez les moins de 10 ans. Ghiles, Mastias ou encore Gaïa pour les petites filles sont également en vogue.
T’Kout fait cependant figure d’exception. A Tizi Ouzou, la deuxième ville de Kabylie (foyer de la population berbère), plus de 300 enfants seraient toujours sans prénom «en raison du refus de la mairie de les inscrire sous des noms berbères choisis par leurs parents», rapportait Tout sur l’Algérie début août.
Lu sur El Watan, Tout sur l’Algérie