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Zimbabwe: espoirs de changement proches du néant
Robert Mugabe est usé, mais il semble bien parti pour garder le pouvoir, à l'issue des élections de ce mercredi
6,4 millions d’électeurs zimbabwéens votent ce mercredi 31 juillet 2013 pour des élections présidentielle, législatives et municipales. Le scrutin est déjà entaché de soupçons de fraudes, rapporte l’AFP.
La veille de l'ouverture des bureaux de vote, le camp du candidat de l'opposition et actuel Premier ministre, Morgan Tsvangirai, a fait état de fraudes dans la composition des listes électorales: doubles inscriptions, électeurs fantômes… Des irrégularités qui profiteraient au président sortant Robert Mugabe. A 89 ans, il occupe le pouvoir sans discontinuer depuis 33 ans, et ses précédentes élections ont également été marquées par des violences et des tricheries.
Le plus âgé des chefs d’Etat africains en exercice a cependant voulu jouer les «bons élèves», précise l'AFP: en direct à la télévision nationale, il a réfuté les accusations de manipulation et promis de respecter le résultat, en assurant qu’il se retirerait en cas de défaite.
Les Etats-Unis se sont déclarés «inquiets du manque de transparence de la préparation des élections». L’Union européenne attend les conclusions des observateurs de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) pour rétablir des relations avec Robert Mugabe, indésirable à Bruxelles depuis 2002 en raison d’atteintes graves aux droits de l’homme (assassinats politiques, torture, opposition muselée…).
Lors des précédentes élections en 2008, le parti d’opposition Mouvement pour le changement démocratique (MDC), mené par le rival historique de Mugabe, Morgan Tsvangirai, avait pris l’avantage au premier tour, souligne l’AFP. Mais le déchaînement de violences dans le pays l’avait conduit à retirer sa candidature pour éviter une guerre civile.
D’après le quotidien La Libre Belgique, cette fois encore, Mugabe aurait mené une campagne de terreur pour être réélu, en faisant arrêter des membres du MDC. Un scrutin sans grande surprise donc, qui devrait voir l’actuel président reconduit pour un énième mandat.
Slate Afrique avec AFP