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La Corne de l’Afrique reçoit enfin l'aide de l'UA

Initialement prévue le 9 août, la conférence de l’Union africaine avait été repoussée au jeudi 25 août 2011. La tenue de cette réunion destinée à réunir des fonds pour la corne de l’Afrique actuellement confrontée à une terrible famine, n’a réuni que quatre chefs d’Etat (Guinée Equatoriale, Ethiopie, Djibouti, Somalie) sur les 54 que comptent l’Union. Elle a néanmoins permis de faire une promesse de don de 245 millions d’euros, annonce Radio Netherlands Worldwide Africa.

En réalité, le montant annoncé est issue en grande partie des 209 millions d'euros fournis par la Banque africaine de développement (BAD) destiné à «financer des projets de moyen et long terme [d’ici 2015, ndlr]», a annoncé Jean Ping, le président de la Commission de l'Union africaine. Le reste correspond aux engagements de vingt-et-un pays.

«Il reste 33 pays (africains) qui n'ont encore rien donné. De ce point de vue c'est une déception. Nous espérions que beaucoup plus de gouvernements seraient là et participeraient», a observé à l'AFP Irungu Houghton, directeur d'Oxfam pour l'Afrique.

Parmi les donateurs, les deux plus généreux sont l'Algérie (7 millions d’euros), l'Egypte (3,5 millions d’euros). Certaines associations ont d’ailleurs critiqué la  modeste contribution de l’Afrique du Sud et du Nigeria, deux moteurs de l’économie africaine.

«Le gouvernement d'Afrique du Sud, dont l'économie représente près d'un tiers du PIB du continent, a jusqu'ici promis un don total pitoyable d'un peu plus de 700.000 euros et n'en a payé que la moitié», a vertement critiqué J. Peter Pham, un analyste américain, think-tank du Conseil de l'Atlantique, rapporte le site canadien The Globe and Mail.

Pourtant, «c'est la première fois que l'Afrique montre sa solidarité pour une cause africaine», a annoncé le président équato-guinéen et président en exercice de l'UA, Teodoro Obiang Nguema. L’institution créée en 2002 est encore jeune.

La mentalité de ce continent est encore de croire que «l'aide humanitaire n'est réservée qu'aux riches pays occidentaux», plutôt que d’imaginer «ce que nous pouvons faire pour nous-mêmes. Il y a un changement, mais pas assez rapide et certainement loin de l’être assez pour aider les victimes de la famine», regrette J. Peter Pham.

Si ce don arrive plus d’un mois après l’appel aux dons de l’ONU et de l’UA, il est loin d’être trop tard. Cette étape ne devrait être qu’un point de départ. La secrétaire générale adjointe des Nations unies, Asha Rose Migiro, a malheureusement prévenu, jeudi 25 août, que «la crise n'avait pas encore atteint son summum», estimant que «l'avenir de toute une génération était en jeu».

Lu sur RNW Africa, APF