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Bouteflika n'est plus le président de l'Algérie... depuis longtemps
Selon la Constitution, tous les documents qu'il a signés à Paris sont nuls.
Pendant sa très longue hospitalisation en France, Abdelaziz Bouteflika aurait continué à signer des décrets et des communiqués, si l’on s’en tient aux annonces régulières de la présidence algérienne.
La rencontre organisée le 12 juin 2013, à Paris, entre le chef de l’Etat algérien, son Premier ministre Abdelmallek Sellal et le chef d’état-major de l’armé, Ahmed Gaïd-Salah n’avait d’ailleurs d’autre but que de montrer aux Algériens que leur président continuait de diriger le pays, même à distance et au fond de son lit de malade.
Ainsi, le 14 juillet, à l’occasion de la fête nationale française, Abdelaziz Bouteflika a adressé ses vœux de bonheur et ses félicitations à François Hollande et au peuple français. Une dizaine de jours avant, le 5 juillet, comme il est de tradition lors de la fête de l’indépendance en Algérie, Bouteflika promulguait un décret portant mesure de grâce de certaines catégories de détenus.
Si cela a amusé beaucoup d’Algériens. D’autres se sont offusqués de cette «gestion à distance» du pays. Dans une tribune publiée dans le quotidien El Watan, la constitutionnaliste Fatiha Benabou tranche:
«Le sceau de l’Algérie ne doit pas sortir du territoire national. C’est une question de souveraineté nationale.»
La juriste algérienne estime ainsi que tous les documents signés sous le sceau de la République par Bouteflika pendant son séjour en France sont nuls. Car, les actes de gouvernement ne peuvent être décidés à partir d’un territoire étranger.
Fatiha Benabou va même plus loin et souligne que le pouvoir algérien est désormais illégal, l’article 88 de la Constitution prévoyant un empêchement en cas de «maladie grave et durable».
Le journaliste et écrivain algérien Mohamed Benchicou abonde dans le même sens, en précisant, dans une chronique sur le site TSA, que la «coterie, qui fait signer le président ou qui signe à sa place, cherche à gagner du temps, remplir le vide (...) [pour] donner l’illusion qu’il est toujours à la tête du pays».
Fella Bouredji
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