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Une Saint-Valentin made in Rwanda

Les célibataires ne seront plus seuls le jour de la Saint-Valentin. Une initiative rwandaise lancée par différentes ONG et en partenariat avec le Ministère des Sports et de la Culture prévoit de célébrer la Saint-Valentin tout au long du mois de février. Le tout agrémenté de diverses activités dont le but est de diffuser un message d’amour et d’espoir universels.

«Le public visé par la campagne est assez large et inclut la société civile, les secteurs privés et publics, les missions diplomatiques, les agences des Nations Unies, les ONG locales et internationales, les associations de la jeunesse et les différentes branches religieuses», précise Beatrice Gakuba, présidente de Rwanda Flora (une entreprise de floriculture parmi les plus connues et respectées en Afrique) au quotidien rwandais The New Times. Elle poursuit:

«Notre objectif est de faire de l’initiative un évènement annuel dans le calendrier national; le succès du projet sera complet quand chaque couche de la société organisera ses propres activités à l’approche du mois de février.»

Rappelons qu’en 1994, le Rwanda a été déchiré par un génocide inter-ethnique entre les Hutus et les Tutsis. En moins de cent jours, ce sont 800.000 Rwandais (en majorité Tutsis) qui avaient été massacrés, sans susciter l’intervention de la Communauté internationale.

Le souvenir de ce génocide demeure dans les mémoires de tous les Rwandais 16 ans après, c’est pourquoi «nous voulons nous intéresser à l’amour, l’espoir, et nous assurer que la jeunesse rwandaise construira un futur sur des valeurs sûres», souligne Beatrice Gakuba.

Le 14 février, un gala de Saint-Valentin sera organisé à l’hôtel Lemigo, un luxueux complexe situé à 10 kilomètres de l'aéoport de Kigali. Une fête qui se dit ouverte à tous, même si les moyens doivent suivre pour pouvoir y participer: une entrée coûte 50.000 francs rwandais pour un couple (60 euros environ), et 30.000 frw pour un célibataire (37 euros).

Sachant qu’au Rwanda, la majorité de la population vit encore sous le seuil de pauvreté —c'est à dire avec moins de 250 frw par jour, 31 centimes d'euros—, il est évident que beaucoup ne pourront pas se rendre au gala, quand bien même ils le voudraient. La campagne s'achèvera cependant par un concert gratuit, ouvert à tous.

Lu sur The New Times