mis à jour le

Tunisie: ne plaçons pas trop d'espoirs dans la visite de Hollande
Il n'est pas certain que le séjour du président français fasse avancer la démocratie dans ce pays.
Le président français, François Hollande a entamé ce jeudi 4 juillet, une visite de deux jours, en Tunisie. C’est le premier voyage d’un chef d’Etat français depuis la révolution qui a chassé du pouvoir, Zine el-Abidine Ben Ali, en janvier 2011.
François Hollande arrive dans la capitale tunisienne, dans un contexte agité. D’abord du fait du séisme politique, en Egypte, où le président islamiste Mohamed Morsi a été renversé le 3 juillet par les militaires, soutenus par des millions de manifestants qui réclamaient son départ depuis plusieurs jours.
Sur le plan intérieur, la Tunisie aussi est en quête de stabilité. Plus de deux ans après le printemps arabe, le pays est confronté à une grave crise socioéconomique et le climat politique est des plus délétères. De nombreuses manifestations et incidents se sont produits ces derniers mois et qui ont poussé les défenseurs des droits de l’homme à dénoncer une menace sur la liberté d’espression.
Selon le porte-parole de l’Elysée, François Hollande évoquera toutes ces questions avec son homologue tunisien, Moncef Marzouki. Il devra également rencontrer durant son séjour les représentants des différences forces politiques du pays. Le chef de l’Etat s’adressera le 5 juillet à l’Assemblée nationale constituant, pour lui porter un «message d’encouragement».
Mais il ne faudrait pas en attendre plus. François Hollande, selon son entourage, n’a pas prévu de s’exprimer publiquement sur les nombreuses atteintes à la liberté d’expression observées actuellement, comme la dernière arrestation du rappeur Weld el 15.
Le président français devrait donc appliquer le principe très prudent de non ingérence. Or, plusieurs ONG ont clairement indiqué qu’elles souhaitent que le président français, profite de sa visite en Tunisie, pour se prononcer en faveur d’un «système démocratique pleinement respectueux des droits humains».
Slate Afrique