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Kenya - Le golf pour tous
Tous les samedis, Rose Nalakia, l’unique golfeuse professionnelle du Kenya donne des leçons de golf. Gratuites, elles sont destinées à des jeunes filles d’origine modeste. Beaucoup viennent du plus grand bidonvilles de Nairobi, Kibera.
«J’ai pris plaisir à pratiquer ce sport pendant 32 ans, et j’ai senti que c’était le moment de rendre ce que j’avais reçu, en transmettant mon savoir à la prochaine génération de golfeuses», explique Rose Nalakia à The East African.
Si elles jouent suffisamment bien, les 15 filles qui suivent son programme auront une chance de faire partie de l’équipe nationale —voire même de devenir golfeuses professionnelles.
Naomi Wafula, âgée 13 ans, est ainsi devenue la plus jeune de l’équipe nationale, avec un handicap de 7. Un score hors du commun alors que les autres membres de l’équipe ont de 10 à 20 ans d’expérience de plus qu’elle.
«J’ai été très heureuse d’être selectionnée, je n’aurais jamais imaginé que le golf puisse m’emmener aussi loin», dit-elle de retour du Giberson & Page Trophée auquel elle vient de participé en Zambie.
«Ici, nous n’apprenons pas seulement le golf», rappelle Rose Nalakia. Sa mission n’est pas uniquement de transmettre son talent et sa passion pour le jeu:
«Le golf touche à la discipline personnelle et c’est une des leçons positives de ce sport. Nous travaillons à la confiance de ces filles en les ouvrant au monde»
D'ailleurs, chaque journée d’entraînement débute avec un exercice de construction de la confiance en soi et des jeux de rôle. Il s’agit notamment d’apprendre à parler et marcher avec assurance. Ensuite, seulement, les filles prennent les clubs et travaillent leur put.
Le programme existe maintenant depuis 5 ans. Rose Nalakia le finance avec ses propres deniers —contrairement à l’Afrique du Sud et aux Etats-Unis, où la collaboration entre professionnels et amateurs de golf permet aux associations de bénéficier de soutien financier et matériel. Son association fournit l’équipement pour l’entraînement et prend également en charge les repas et le transport des jeunes filles.
Au Kenya, comme ailleurs en Afrique, le golf est un sport d’élite. Rose Nalakia veut que cela change. Pour elle, «tout le monde peut jouer au golf à condition de s’entraîner».
Lu sur The East African