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Des villes nouvelles pour loger les Angolais

La «ville nouvelle» de Kilamba Kiaxi, créée de toutes pièces au milieu des champs, sera située à 30 kilomètres au sud de Luanda, la capitale angolaise. Il est prévu qu’elle abrite un million de logements pour un coût de 24,2 milliards d’euros, indique le Mail & Guardian. Un moyen de répondre à la crise du logement qui frappe Luanda.

«Nous avons Luanda, la vieille cité, et […] la ville nouvelle. Nous n’avons pas besoin de tout concentrer sur Luanda. Nous devons nous étendre, nous disposons de beaucoup de terrain», explique Hamilton Jorge Faria, l’ingénieur en chef du projet.

La capitale a été fondée en 1575 par les colons portugais. Dessinée pour 300.000 personnes, elle en abrite actuellement 5 millions, soit un tiers de la population du pays. Depuis 2002, la fin de la guerre civile, qui aura duré 27 ans, les populations rurales à la recherche d’un emploi se sont précipitées vers la ville et son potentiel économique prometteur. La capitale fait face, depuis, à une crise du logement: les habitants sans abri, sans électricité, ni eau sont légion.

C’est pourquoi le gouvernement a choisi de faire du logement une priorité politique. Le président José Eduardo dos Santos, au pouvoir depuis 30 ans, s’est ainsi engagé en 2008 à construire un million d’habitations nouvelles. Depuis, la crise économique est passée par là et le programme a pris du retard.

Seulement, le logement est devenu en Angola un motif de protestation des populations. Des manifestations ont régulièrement lieu depuis trois ans. Bien que modestes numériquement, elles sont devenues de plus en plus importantes.

C’est pourquoi à un an des élections législatives —les premières depuis 16 ans—, le gouvernement remet son projet social en haut de ses priorités. Au total, 7 «villes nouvelles» sont programmées dans le pays, qui pourront héberger, pour les plus petites, 45.000 logements.

A ce jour, seuls 10.000 logements sont en cours de construction à Kilamba Kiaxi. Il n’existe aucun moyen de transport reliant la ville nouvelle à la capitale, où la population travaille. De plus, le prix des logements construits n’a pas été annoncé, de même que les modalités d’obtention de prêts.

Lu sur le Mail & Guardian