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Au Mali, la tradition du grin n'est plus ce qu'elle était
Supposé être un espace convivial, le grin cristallise aujourd'hui les rivalités entre jeunes Maliens.
Le grin traditionnel du Mali est-il en train de disparaître? Le site Mali Actualités en dresse un tableau plutôt pessimiste. Pendant longtemps, le grin concernait les enfants circoncis en même temps qui apprenaient les mêmes rites initiatiques («domos»), explique l’article.
Le cérémonial du thé lui a donné une nouvelle orientation: le grin est devenu un lieu de retrouvailles et de débats pour jeunes de tous âges issus de toutes les couches de la société malienne. Une sorte «d’arbre à palabres» et un espace d’entraide qui faisait la fierté des Maliens. Mais Mali Actualités dénonce une situation radicalement différente aujourd’hui.
Alors qu’il était à l’origine l’apanage des jeunes gens de même sexe, le grin rassemble et mêle aujourd’hui garçons et filles. L’article déplore que les débats s’y fassent rares, laissant place à des «futilités» comme des échanges sur le sexe et l’amour. Les jeunes ne s’intéressent plus à l’actualité mais préfèrent parler des femmes et d’argent, selon le site.
Mali Actualités estime que le grin en tant que «lieu éducatif, de solidarité et de cohésion» n’existe plus. Des rivalités surgissent, entraînant la formation de «clans» au sein d’un même grin. Membre d’un grin de Bamako, Alassane Diarra déclare à Mali Actualités:
«Au grin, c’est chacun pour soi (…). Dès que tu tournes le dos, on ne fera que parler de toi.»
Lu sur Mali Actualités