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Guinée: un pays gouverné par des hommes sans vision
Le président Alpha Condé joue l'apaisement après les graves violences qui ont secoué Conakry ces derniers jours.
Si l'on s'accorde à dire que rien n'est nouveau sous le soleil guinéen, on peut également regretter que les acteurs politiques n'aient pas de vision pour leur pays. La Guinée est en train de sombrer à cause de l'incurie de ses hommes politiques.
Conséquence, c'est le peuple guinéen qui trinque. L'opposition qui refuse d'aller à la table des négociations devra, pour l'amour du peuple guinéen, mettre de l'eau dans son vin.
Alpha Condé dont l'élection reste toujours contestée, doit aussi penser au peuple et non à son fauteuil. Tous les politiciens seront comptables devant l'Histoire car, le chemin emprunté est truffé d'incertitudes.
Quel plan pour l'opposition?
Cellou Dalein Diallo, chef de file de l'opposition guinéenne, veut-il se racheter par rapport au passé? Il n'est un secret pour personne que même sans avoir appelé à manifester après la proclamation des résultats de l'élection présidentielle, Cellou Dalein Diallo était loin d'accepter la victoire d'Alpha Condé. C'est donc malgré lui qu'il s'est résolu au silence. Il y a donc comme un regret face à son silence d'hier.
A-t-il un calendrier (sain ou malsain) caché pour son pays? Les incidents du jeudi noir vont-ils amener ses partisans et lui à revoir leur copie?
En attendant, Alpha Condé risque d'amener le peuple guinéen à regretter l'ère Lassana Conté. Car, à ce rythme, Alpha Condé risque de laisser un bilan macabre plus lourd que celui de son prédécesseur.
En Guinée, on est en train de perdre du temps. Ce n'est pas moins l'échec de la Guinée qui est constaté que celui de l'Union africaine. La structure continentale, à l'image de ce qu'elle a fait pendant la crise ivoirienne, doit vite dépêcher une délégation pour tenter de recoller les morceaux en Guinée où la démocratie s'apparente à une bien difficile équation.
Entêtement
Au regard de ce qui se passe, les Guinéens ne pourront pas voter dans la quiétude le 30 juin prochain. Pourquoi alors s'échiner à maintenir une date qu'on sait déjà grosse de risques graves surtout que l'opposition a déjà proclamé qu'elle ne serait pas de la partie, puisqu'elle n'a pas déposé de candidatures?
Pour ne pas une fois de plus tenter l'armée, la Guinée doit retrouver rapidement sa quiétude. Chacun devra s'y employer: ceux qui ont donné le pouvoir à Condé, Condé lui-même, l'opposition et l'Union africaine.