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Le bidonville est-il écologique?
L’Afrique est le continent qui connaît la plus rapide des expansions urbaines.
«Aujourd'hui, 40% du milliard d'habitants peuplant le continent (…) vivent dans les zones urbaines, 60% d'entre eux dans des bidonvilles, où l'assainissement et l'approvisionnement en eau laissent franchement à désirer», rapporte le programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue).
Dans une tribune publiée par l'hebdomadaire kényan The East African, Ciku Kimeria, consultante au Dalberg Global Development Advisors, estime pour sa part que l’urbanisation intense et rapide que connaît l’Afrique est une bonne nouvelle.
Comparé à l’habitat rural, l’urbain n’aurait que des vertus selon elle; il «occupe moins d’espace, utilise moins d’énergie et son impact sur les écosystèmes est plus faible». L'habitat urbain étant dense, il «préserve les richesses environnementales et les zones agricoles fertiles». Pour preuve, bien que les villes accueillent la moitié de la population mondiale, elles n’occupent que 3% de la superficie des terres émergées.
L’urbanisation est donc plus écologique, à condition qu'elle ne soit pas «une excuse pour la prolifération anarchique des bidonvilles».
«L'Afrique est le continent qui s'urbanise le plus rapidement au monde, la demande en eau et en service d'assainissement est bien supérieure à l'offre dans les villes. Alors que ces dernières s'agrandissent, nous devons améliorer notre gestion et planification urbaine», rappelle Dr. Joan Clos, directeur exécutif de l'ONU-HABITAT.
Certes, reconnaît Ciku Kimeria, faute d’un habitat accessible aux populations pauvres, les bidonvilles restent la réponse la plus courante offerte aux nouveaux urbains. Néanmoins, les gouvernements agissent «pour moderniser ces quartiers et planifier de nouveaux bidonvilles». C’est le cas du Kenya qui lance un programme d’amélioration des conditions de vie dans ces quartiers déshérités (Kensup), à commencer par Kibera, le plus grand bidonville du pays.
Lu sur The East African