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Cinquantenaire de l'Union africaine: les rêves déçus du panafricanisme
Anniversaire en demi-teinte, entre échecs militaires et développement économique.
Le 25 mai 1963 naît l'Organisation de l’Unité africaine, rebaptisée Union africaine en 2002. Le cinquantenaire de l’organisation, ébranlé par les attentats au Niger, permet de revenir sur le bilan de l’organisme panafricain.
L’UA parvient désormais à mieux gérer les conflits qui se déroulent sur le continent, affirme, par exemple, le site de l'hebdomadaire jeune Afrique. Le Conseil de Paix et de Sécurité (CPS), mis en place en 2004, s’attache à ouvrir le dialogue ou à envoyer les missions de «casques blancs» dans les pays en conflit.
Cependant, les affrontements les plus graves ne sont toujours par réglés par l’Afrique elle-même, rappelle encore le site. Quelques ratés notamment pendant les printemps arabes: le silence radio sur la Tunisie a précédé un échec retentissant de la médiation africaine en Libye. C’est l’OTAN qui est intervenue sur cette crise, et c’est la France qui a opéré sur le Nord-Mali, note Jeune Afrique.
L’hebdomadaire annonce qu’aucun pays africain n’a déployé une offensive suffisante face aux djihadistes, à l’exception du Tchad. L’actuelle présidente de la commission de l’UA, Nkosazana Dlamini-Zuma, admet que la Force africaine en attente (FAA), prévue pour 2015, rencontre beaucoup de «problèmes».
Mais selon le Camerounais Paul-Simon Handy, directeur de recherches à l'Institut d'études de sécurité de Pretoria, cité par Jeune Afrique, l’heure n’est plus à l’union militaire mais plutôt économique:
«Au temps du colonialisme et de l'apartheid, il était possible de faire l'unité de l'Afrique contre ces deux ennemis extérieurs. Aujourd'hui, l'ennemi commun est à l'intérieur de l'UA. C'est la pauvreté.»
L’UA met donc l’accent sur l’expansion économique. A la veille des sommets semestriels, plusieurs chefs d’Etat se réunissent pour discuter du développement et du désenclavement de certaines régions africaines. La réunion anniversaire servira également à l’instauration d’un programme prospectif pour l’Afrique de demain et surtout d’après-demain: les objectifs visés s’étalent jusqu’en 2063.
Lu sur Jeune Afrique