mis à jour le

L'Erythrée s'est libérée pour être encore pire que la Corée du Nord
Le pays célèbre le vingtième anniversaire de son indépendance dans la douleur de la dictature.
Le pays qui est toujours dirigé par Issayas Afeworki a accédé à l'indépendance, dans la douleur, il y a vingt ans, le 24 mai 1993. Colonisée par l’Italie à la fin du XIXe siècle, l’Erythrée est rattachée à l’Ethiopie à la fin de la Seconde Guerre mondiale. RFI explique comment le pays acquiert son indépendance, en aidant les rebelles éthiopiens à renverser le dictateur Mengistu Hailemariam, en 1991, puis est officiellement reconnu par l’ONU en 1993. Les rebelles du Front populaire de libération de l’Erythrée (FPLE), commandés par Issayas Afeworki, accèdent alors au pouvoir.
Mais la paix ne dure guère longtemps. Les conflits larvés entre l’Ethiopie et l’Erythrée, dûs à des querelles permanentes sur l’utilisation des ressources et le tracé des frontières, éclatent entre 1998 et 2000, faisant près de 100 000 victimes, selon RFI.
Les débuts de la dictature
Dévasté par la guerre, le pays est à cran et l’autoritarisme d’Afeworki de plus en plus décrié. En septembre 2001, c’est l’embrasement: l’université d’Asmara est fermée, les étudiants contestataires envoyés en camp militaire. RFI rappelle que des purges massives ont lieu tandis que la presse privée est interdite et que des journalistes sont incarcérés en masse. La communauté internationale ne réagit pas, les yeux rivés sur les Etats-Unis à la suite des attentats du World Trade Center.
Le site de la radio décrit ensuite comment le pays sombre dans le totalitarisme pendant les dix années suivantes. Le Parlement est occupé uniquement par le parti d’Afeworki, le FPJD. D’après la radio, les jeunes sont enrôlés de force dans l’armée, au sein même des lycées, et les minorités religieuses persécutées. Des milices de quartier patrouillent sans cesse, des civils sont munis de kalachnikovs, entretenant une paranoïa généralisée.
Pauvreté généralisée
Une mutinerie de l’armée s’est produite en janvier 2013, de nouveau soldée par une vague d’arrestations, nous apprend l’article. Selon un rapport d’Amnesty International relayé par RFI, le pays compte actuellement 10.000 prisonniers politiques détenus dans des conditions d’une «cruauté inimaginable».
D’après RFI, le pays souffre aussi d’une pauvreté extrême: alors que le gouvernement se targue de 8% de croissance, les pénuries sont générales en Eryhtrée et les populations sont rationnées en nourritures et en eau, selon le site de La Croix. Seule solution pour les jeunes qui rêvent d’avenir? La fuite. Ils sont environ 3.000 chaque mois à chercher refuge au Soudan ou en Ethiopie, d’après des chiffres du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés repris par La Tribune de Genève.
Lu sur RFI