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Rwanda - Des braconniers repentis au service de la nature

Le braconnage ne nuit pas seulement aux animaux, il détruit aussi l'écosystème et met en péril le tourisme. C’est sans doute ce constat qui a conduit la société d’éco-tourisme Rwanda Eco-Tours à fonder un village culturel au cœur du Parc national des volcans, une des principales zones touristiques du Rwanda. Le site How We Made It In Africa révèle ainsi que ce village original est dirigé par… d’anciens braconniers.

Le responsable de la société, Edwin Sabuhoro est un gardien du Parc national des volcans qui veut intégrer les communautés locales à la gestion de ce village touristique. Il a réalisé que le braconnage était souvent la seule alternative de ces populations pour survivre. Elles ne bénéficiaient ni de compétences ni de formations pour développer des activités génératrices de revenus.

Mais pour obtenir leur adhésion, il a fallu que Rwanda Eco-Tours promette de verser 20% de ses bénéfices annuels pour réaliser des projets au profit de la communauté.

Pour Sabuhoro, ce projet a l’avantage non seulement de protéger les animaux et les parcs mais aussi celui de développer le pays. Le village culturel emploie ainsi directement 30 personnes (dont des guides, des danseurs ou des guérisseurs) et a investi 30.000 dollars (21.000 euros) dans la formation professionnelle, le développement des infrastructures et l’horticulture pour soutenir la communauté.

Rurengo Enock est un ancien braconnier qui témoigne de la réussite de sa reconversion. Il est l'heureux propriétaire de vaches, de chèvres et a également des terres cultivables; toutes choses qu’il n’avait jamais possédées auparavant. Il ajoute que «(sa) vie s’est nettement améliorée depuis la fin du braconnage».

Un autre ex-braconnier fait part de sa satisfaction: 

«Maintenant, je possède une maison, un vélo. J’ai aussi un mouton et je voudrais en avoir dix d’ici cinq ans».

Le village culturel Iby’Iwacu, créé en 2005, a surtout entraîné d’importants changements de mentalité. Sur le millier de membres que compte la tribu des Nyabigoma vivant autour du Parc national des volcans, seule une poignée a continué le braconnage depuis l’installation du village. Ces populations envisagent désormais un autre avenir, et envoient leurs enfants à l’école à l’aide des ressources qu’elles gagnent par les diverses activités qui ont remplacé le braconnage.

Lu sur How We Made It In Africa