mis à jour le

Maroc: le Coran ne passe plus entre Amazighs et islamistes
Les premiers veulent moderniser l'islam, les seconds ne l'entendent pas de cette oreille.
Le Palais royal marocain joue les arbitres dans la violence verbale à laquelle se livrent les deux parties. Mais, comme l’indique bien le site du quotidien espagnol El País, rien ne va plus entre les Berbères ou Amazigh (les premiers habitants du nord de l’Afrique, avant l’arrivée des Arabes) et les islamistes, qui se regardent en chiens de faïence.
L’objet de la querelle, la lutte des Berbères pour préserver leur identité et leur culture et leur volonté de voir s’établir une religion musulmane «plus tolérante».
Ce message, indique, El País, est notamment porté par le philosophe marocain Assid Ahmed, chercheur à l’Institut royal de la culture amazighe. Il vient ainsi, apprend-on, sur le site d’El País, d’être clairement taxé d’«ennemi d’Allah» par les islamistes pour avoir souligné la nécessité d’une «mise à jour de l’islam».
Certains sermons entendus à la Grande mosquée de Salé Hamza, rapporte El País, ont même appelé à «mettre fin à la vie d’Assid Ahmed». Pourtant ce dernier était, il y a encore deux ans, le seul intellectuel à maintenir un dialogue avec les quatre chefs salafistes condamnés pour avoir organisé les attentats de Casablanca de 2003 qui avaient fait 45 morts.
Mais, aujourd’hui, le courant ne passe plus. Et même le Premier ministre marocain, Abdelilah Benkirane, a fermement condamné la position d’Assid Ahmed, lors d’une réunion des jeunes du PJD (islamistes dits modérés).
Mais la société civile et les intellectuels ne veulent pas se laisser dicter leur conduite par les islamistes. Ainsi, ils ont ainsi soutenu Assid Ahmed, avec cette phrase toute pleine d’ironie:
«Le vrai musulman dit qu’Allah vous protège, l’islamiste croit que c’est lui qui doit protéger Allah.»
Lu sur El País