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Le Maroc en première ligne du trafic de cocaïne

Désormais, le Maroc aurait pris la place de la Turquie en tant que plaque tournante du trafic d’héroïne et de cocaïne. Plusieurs centres d’études font état d’une convergence entre les réseaux criminels de trafic de cocaïne et des éléments des groupes terroristes d’al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi).

L’année dernière, au sommet du G8 de Muskoka (Canada), le président français Nicolas Sarkozy avait initié cette conférence sur la lutte contre le trafic transatlantique de cocaïne, qui s'est déroulée les mardi 10 et mercredi 11 mai 2011 à Paris, en présence de plusieurs pays, dont le Maroc.

Les travaux ont porté sur l’organisation des réseaux criminels, l’amélioration de l’échange de renseignements et la coopération policière, judiciaire, douanière et maritime et les «autres routes, autres volets et autres perspectives du trafic.»

La réunion a débouché sur un plan d'action proposé aux chefs d’Etat et de gouvernements du G8 lors de leur sommet prévu fin mai à Deauville (ouest de la France). Cette conférence associe également les pays plus directement concernés d’Amérique latine, des Caraïbes, d’Afrique de l’Ouest (Sahel compris) et d’Europe.  

Le secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Intérieur marocain, Saad Hassar, préside la délégation du Maroc à la Conférence des ministres de l’Intérieur du G8 dont la Tunisie et l’Egypte sont, cette année, les invités d’honneur. La délégation marocaine comprend plusieurs hauts responsables du ministère de l’Intérieur, en charge de la migration et la surveillance des frontières, et de la coopération internationale. Le plan d’action contre le trafic de cocaïne entre l’Amérique latine et l’Europe implique des pays d’Afrique où les narcotrafiquants ont ouvert, ces dernières années, de nouvelles routes pour l’acheminement de cette drogue.

Le 4 mai 2011, un réseau de trafic de drogue et de blanchiment d’argent a été démantelé et deux tonnes de cocaïne ont été saisies lors d’une opération de la Garde civile espagnole. Deux personnes ont été interpellées au Maroc. Deux tonnes de cocaïne, 39 véhicules, des armes à feu, 15 ordinateurs et 14 disques durs ont été saisis lors de l’interpellation.

Nicolas Sarkozy a proposé la constitution d'un fonds international pour lutter contre le trafic de drogue, alimenté par les avoirs confisqués aux narcotrafiquants et «sous le contrôle de l'Organisation des Nations unies».

Le ministre de l'Intérieur algérien Daho Ould Kablia, qui a pris part à la conférence de Paris, a rappelé que sur la question du trafic de cocaïne, l'Algérie intervenait de manière indirecte puisque certaines routes privilégiées pour le transit de la drogue passent par un corridor se situant à la limite de la frontière sahélienne, commune avec le Mali et le Niger, et qui s'étend sur plus de 1.000 kilomètres.

L’Elysée a par ailleurs annoncé la participation de la Commission européenne, de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), de l’Organisation des Etats américains (OEA), de l’Organisation mondiale des douanes (OMD), auxquelles s’ajoutent Interpol, Europol, la Banque mondiale, la Banque interaméricaine de développement et le Bureau des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest.

Pour le ministre de l’Intérieur français, Claude Guéant, qui préside la conférence, le trafic de drogue constitue un «objet de stabilité politique essentiel»:

«Ces pays subissent de plein fouet les effets dévastateurs du trafic avec l'explosion de la corruption et la mainmise sur des structures institutionnelles comme, par exemple, la Guinée-Bissau qui a connu en avril 2010 un narco-coup d'Etat».

Il a également rendu compte du «nouvel esprit de coopération dans cette lutte spécifique contre la cocaïne qui n'était pas jusqu'ici organisée».

Lu sur Maroc Journal, El Watan, Aufait Maroc, Actu Maroc