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L'entrée de La Manouba, Tunis, 2 mai 2013 / AFP
L'entrée de La Manouba, Tunis, 2 mai 2013 / AFP

L'affaire de la Manouba, un symbole de la lutte entre islamistes et laïcs

L'acquittement du doyen de la faculté tunisienne accusé d'agression sur deux étudiantes en niqab n'a pas pour autant clos le bras de fer.

La justice tunisienne a acquitté jeudi le doyen d'une faculté accusé d'agression sur deux étudiantes en niqab qui ont été, elles, condamnées à la prison avec sursis, une affaire devenue symbole d'un bras de fer post-révolutionnaire entre laïcs et islamistes.

"La justice tunisienne m'a acquitté et les deux étudiantes ont été condamnées à deux mois avec sursis", a indiqué l'universitaire. Les deux jeunes filles étaient poursuivies dans le même procès pour avoir saccagé le bureau du doyen de la faculté des lettres de la Manouba, près de Tunis.

En Tunisie, les jugements ne sont pas annoncés en audience mais rendus publics au greffe du tribunal. L'AFP a pu obtenir une copie de la décision, confirmant l'acquittement du doyen et la condamnation des étudiantes pour "atteinte aux biens d'autrui" et "préjudice à un fonctionnaire dans l'exercice de ses fonctions".

M. Kazdaghli, qui risquait jusqu'à cinq ans de prison pour "acte de violence commis par un fonctionnaire", a fait état de son "soulagement" et de sa "fierté", la justice ayant reconnu son innocence malgré "des pressions".

"Je suis soulagé que cette histoire prenne fin, c'est un soulagement pour la Tunisie car les tentatives de porter atteinte à la modernité de l'université ont échoué", a-t-il estimé.

Les faits remontent au mois de mars 2012, lorsque deux étudiantes portant le voile intégral ont mis à sac son bureau. L'une d'elles, qui avait été exclue de la faculté pour avoir porté le niqab en salle de cours, accusait M. Kazdaghli de l'avoir giflée.

La faculté des lettres de la Manouba a été le théâtre de heurts récurrents en 2012 entre des militants salafistes soutenant les jeunes filles voilées, et les partisans de l'interdiction du niqab imposée par le règlement de l'université.

Ce dossier, devant la justice depuis juillet 2012, était devenu un point de ralliement pour les laïcs comme pour les islamistes, les uns militant pour l'interdiction du voile intégral en classe, et les autres revendiquant le respect des pratiques religieuses.

Les islamistes d'Ennahda, qui dirigent le gouvernement tunisien, veulent autoriser le port du voile dans les établissements universitaires au nom de la "liberté vestimentaire" mais aucune loi n'a été adoptée pour l'heure dans ce sens. Le niqab, voile intégral couvrant le corps des femmes de pied en cap, est une pratique connotée comme plutôt salafiste, peu répandue dans la société tunisienne, mais qui gagne du terrain depuis la révolution de 2011.

L'opposition laïque, des intellectuels et de défenseurs des droits de l'Homme accusent de leur côté régulièrement les islamistes d'orchestrer une islamisation rampante de la société et de vouloir s'en prendre aux acquis de la femme tunisienne, sans pareil dans le monde arabe.

AFP

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