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Les Rwandaises en quête d'égalité

Au Rwanda, les femmes occupent 45 des 80 sièges du parlement. Un chiffre honorable qui fait de ce pays le leader en matière de représentativité politique des femmes, devant le Népal, l’Espagne et même la Suède.

Mais selon IPS, qui cite un rapport d’experts, le pays aurait encore des efforts à faire pour assurer une véritable équité homme-femme. Car cette présence politique cache une autre réalité: au Rwanda comme ailleurs en Afrique, les femmes continuent d'être victimes de discriminations.

«Des jeunes femmes sont encore privées d’emploi et confinées dans des rôles domestiques selon certaines cultures. Elles sont aussi écartées de l’héritage dans certains cas», indique Zaina Nyiramatama, secrétaire exécutive de Haguruka, une ONG locale de défense des droits de la femme.

Haguruka, qui œuvre dans le pays depuis vingt ans, accueillerait chaque année plus de 4.000 femmes et enfants victimes de diverses violences. Le Rwanda compte 52% de femmes, dont la plupart sont veuves ou vivent seules, selon des statistiques gouvernementales. La majorité de ces femmes vivent dans la précarité car elles disposent de très peu de ressources.

Pourtant, depuis deux ans, les Nations unies ont mis en place un programme pour la prise en compte de ces femmes dans l’élaboration du budget. Depuis son instauration, le programme a bénéficié à environ 7.000 d'entre elles, pour un montant d'environ 630.000 euros. Mais dans la plupart des cas, les femmes ne sont pas associées à la gestion de ces fonds.

Tatiana Nikwanka, une agricultrice de 42 ans déclare avec amertume:

«Les programmes de microfinance pour les femmes échoueront toujours tant que les femmes ne sont pas associées à la gestion.»

Le directeur de l’ONU femmes pour le Rwanda Diana Ofwona confirme ces propos et préconise l’appropriation même des institutions de microfinance par les collectivités. Ce qui fera participer les femmes à la gestion —et donc à la distribution des ressources, conclut-il.

Dans un rapport publié au début du mois de juillet, l’ONU femmes, qui se félicite de l’existence de lois protégeant les droits de la femme, constate cependant que «pour une pleine égalité, il est nécessaire que les femmes deviennent l’égale des hommes aux yeux de la loi, au sein de leur foyer, au travail et sur la sphère publique».

Lu sur IPS