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Il ne fait pas bon être enceinte en Afrique de l'Ouest
A l’occasion de la fête des mères, célébrée dans de nombreux pays à travers le monde dimanche 8 mai 2011, l’ONG américaine Save the Children publie son rapport annuel sur la situation des mères à travers le monde. Et l'Afrique de l’Ouest est parmi les pires du monde en la matière, puisque dix Etats de la région figurent parmi les vingt pays les moins bien classés, mais certains progrès ont néanmoins été constatés.
Mortalité infantile, décès en couche, manque d’accès à l’eau potable... sont parmi les maux les plus répandus dans la sous-région africaine. Cependant, des lueurs d’espoir sont perceptibles :
«Au Nigéria, par exemple, le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans a baissé de plus d’un tiers entre 1990 et 2009. Sur la même période, ce taux a chuté de 43% au Ghana tandis que le nombre de Ghanéens souffrant de sous-nutrition a été divisé par deux. En 2009, une femme malienne avait une chance sur 22 de mourir en donnant naissance à son enfant. Ce chiffre n’est guère réjouissant, mais il était deux fois plus élevé dix ans plus tôt.»
Ces progrès ont notamment été rendus possibles grâce à l’aide extérieure des gouvernements occidentaux, de la Banque mondiale et des organisations internationales. La Sierra Leone, par exemple, a pu offrir une couverture médicale gratuite aux femmes enceintes et aux enfants de moins de cinq ans grâce à l’assistance du gouvernement britannique.
Mais quels sont les facteurs qui plombent l’Afrique de l’Ouest en matière de santé? Malaria, diarrhée, pneumonie et malnutrition sont le lot commun des populations de la région. Le manque de médecins, d’infirmiers et de médicaments aggrave une situation déjà peu enviable.
Le journal britannique le Guardian prend l’exemple du Nigeria et donne quelques conseils pour faire baisser le taux de mortalité maternelle. Ainsi, il explique que les femmes qui ont été suivies médicalement avant la naissance de leur enfant ont plus de chances de survivre à l’accouchement. Un rapport (PDF) de l’université américaine de Columbia sur la santé des femmes enceintes et des nouveaux-nés dans le nord du Nigéria explique que les croyances et pratiques traditionnelles sont des facteurs importants de mortalité maternelle, plus que dans le sud du pays.
Mais des efforts sont fournis pour endiguer ce fléau. De nombreux hôpitaux du pays ont mis en place des consultations gratuites pour les femmes enceintes, et le soutien des chefs religieux à ces mesures achève de convaincre celles-ci:
«Les imams comprennent notre point de vue. Les autorités religieuses, y compris le conseil des oulémas, qui règle d’habitude les questions ayant trait à la communauté musulmane, ont facilité le dialogue avec le personnel hospitalier et les groupes de santé publique pour déterminer de quelle manière les femmes de leur communauté peuvent donner naissance de manière plus sûre», explique le docteur Bello Umar Dikko.
Prévention et concertation avec les acteurs de la société civile semblent être des éléments clefs du développement sanitaire. Le Nigéria en est une bonne illustration et les autres pays d’Afrique de l’Ouest pourraient peut-être en tirer quelques leçons, afin que la mortalité maternelle et infantile ne soient plus endémiques.
Lu sur le Guardian, The Christian Science Monitor