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Kenya - L'«express fou» fait peau neuve
Cent ans que les travaux de la ligne de chemin de fer sont achevés. Presqu’autant d’années que le train traverse le Kenya d’est en ouest, reliant Mombasa (port kényan de l’océan Indien) à la frontière avec l’Ouganda.
Mais au fil des ans, «l’express fou» a perdu de sa superbe, raconte un reportage de BBC News publié le 18 juillet 2011. C'est pourquoi la ligne fait aujourd'hui l’objet d’un projet de modernisation ambitieux, et qui coûtera entre 2 et 3,5 milliards d'euros.
Au cours de ces dernières années, les déraillements et les retards se sont multipliés et les voyageurs pressés ont déserté le train. D’un départ chaque soir, la ligne est passée à trois par semaine dans chaque sens. Avec une vitesse de pointe de 30 km/h, il effectue les 970 km de son itinéraire en quinze heures, de nuit.
Seuls les touristes en quête d’exotisme et de romantisme l’empruntent encore. Le train traverse la savane, dessert la capitale Nairobi et les hauteurs du pays, pour finir son chemin près des rives du Lac Victoria, la source du Nil.
A sa création, l’express a transformé la région, accélérant les échanges commerciaux entre l’intérieur de l’Afrique et sa côte océanique. Aujourd’hui, une route longeant la voie ferrée sur une grande partie de son tracé charrie d’énormes camions de marchandises à destination de l’Ouganda, du Soudan, de l’Ethiopie…
C’est pourtant son intérêt économique qui vaut aujourd’hui à la ligne centenaire la faveur des investisseurs. Et la Banque africaine de développement vient d’accorder un prêt de 27,8 millions d’euros pour financer sa rénovation.
Soutenu par les Chinois, le projet veut transformer la vieille voie en une ligne à grande vitesse. Prioritairement dédié au transport de marchandise, l'enjeu est notamment la liaison avec le Soudan du Sud et son précieux pétrole.
Une nouvelle folie pour l’express, qui doit son surnom au livre éponyme de Charles Miller paru en 1971 et retraçant l’épopée démentielle de sa construction où plus 2.000 ouvriers, essentiellement indiens, perdirent la vie attaqués par des animaux sauvages, frappés par la maladie ou des accidents.
Le nouvel express «grande vitesse» devrait voir le jour d’ici 3 à 5 ans. Juste un peu moins de temps qu’il a fallu de 1896 à 1901 pour construire la ligne originelle.
Lu sur BBC News