Le chanteur et guitariste angolais Waldemar Bastos en tournée au Portugal

Ces deux productions représentent une sorte d'aboutissement pour Waldemar Bastos qui a indiqué que c'était un rêve qu'il a toujours caressé pour la musique angolaise : « J'ai toujours caressé le rêve de chanter des classiques de la musique angolaise sous une forme différente et cette fois j'ai eu recours au London Symphony Orchestra pour les arrangements. » Et le musicien angolais de souligner « le rôle fondamental » du producteur Derek Nakamoto : « Nous avons travaillé avec franchise, Derek Nakamoto ayant déjà dépassé le problème de l'ego, nous nous sommes plus concentrés sur l'art et sur ce que nous voulions faire ». Avant de conclure : « C'était vraiment une chance de travailler avec lui, mais c'était essentiel pour cet album dans lequel j'essaie de chanter l'âme angolaise. Ça a été un travail ardu, difficile à réaliser, le chemin a été long mais l'objectif a finalement été atteint. Je voulais vraiment montrer à la face du monde à quel point les arrangements musicaux donnent une dimension supplémentaire à la musique ancestrale angolaise, à la réalité de la musique angolaise. Ce sont la guitare et ma voix qui sont déterminants sur ce disque ». Outre les morceaux chantés en portugais comme « Teresa Ana », « Calção roto no rabo », cet album, édité par ENJA renferme des titres en umbundo et quimbundo parmi lesquels « Humbi Humbi Yangue », « Muxima » et « Mbiri Mbiri » pour ne pas les citer tous.

Parcours et oeuvre

Né il ya 59 ans à Mbanza Kongo, dans le nord de l'Angola, Waldemar Bastos, influencé par son père qui était compositeur, a commencé à jouer de l'accordéon à l'âge de sept ans. Il a ensuite suivi des cours de guitare et une formation en musique. Fondateur du groupe Jovial avec lequel il a pratiquement fait le tour de l'Angola, Waldemar Bastos a également monté des spectacles de ballet dont celui de 1990 à Luanda qui avait accueilli 200.000 personnes, selon des chiffres fournis par l'intéressé.

Dans les années 1980, il a séjourné au Brésil où, avec l'apport du musicien Chico Buarque (avec qui il avait collaboré quelques années auparavant au projet Kalunga), il a enregistré son premier album « Estamos Juntos » (1983). C'est à Paris et ensuite à Lisbonne qu'il va enregistrer les albums « Angola Minha Namorada » (1990) et « Pitanga Madura » (1992), avant New York où il va réaliser « Pretaluz » (1997), suivi, en 2002, de l'album « 20 Anos de Carreira ».

Tirés de l'album « Pretaluz », les morceaux « Muxima », « Sofrimento » et « Querida Angola » composent la bande originale du film « Sweepers » du réalisateur américain Keoni Waxman dans lequel joue l'acteur et réalisateur suédois Dolph Lundgren.

Son album de 2005 est sorti sous le label neerlandais World Connection. À l'invitation de David Byrne, Waldemar Bastos a également participé à la compilation « Afropea 3 : Telling Stories to the Sea » sur laquelle on retrouve aussi la voix de la chanteuse capverdienne Cesaria Evora. ? Jossart Muanza (AEM)