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L'industrie africaine ne pèse pas lourd

L’industrie est un des moteurs du développement économique. Mais à en croire le rapport de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) qui vient de sortir, celui-ci est grippé en Afrique.

Citant l'étude, Sénégal Business souligne que la place de l’industrie dans le PIB du continent dépassait à peine les 10% en 2008. Pire, ce pourcentage est en recul par rapport à l’année 2000, où il s’élevait à 12,8% du PIB. Et ce trou concerne toutes les sous-régions du continent, y compris le Maghreb et l’Afrique australe:

«Un certain nombre […] de pays parmi lesquels certains (comme le Sénégal), malgré leur niveau passé de production manufacturière élevée, ont connu durant les 20 dernières années un ralentissement de la croissance industrielle», explique Nobert Lebale, le rapporteur sénégalais de la Cnuced.

Ce résultat s’explique d’abord par les spécificités de l’industrie africaine formée majoritairement de petites voire de micro-unités (les grandes entreprises sont étrangères ou publiques) et dominée par le secteur informel. Au Kenya, par exemple, les entreprises informelles pèsent pour 83% des emplois du secteur manufacturier.

Or, le rapport montre que l’économie parallèle, pour des raisons évidentes, ne génère pas d’entreprises de taille moyenne. D’où un tissu industriel dont le développement est lent et inadapté à la concurrence internationale.

C’est une véritable mutation que doit engager l’Afrique, en commençant par sa politique industrielle qui, depuis 40 ans, relate Sénégal Business, s’est révélée infructueuse. Le rapport de la Cnuced préconise selon RFI «l’adoption d’une approche pratique et bien conçue de l’industrialisation» par chaque pays africain.

Constatant que l’industrie africaine est encore dominée par le secteur de l'extraction, le rapport met l’accent sur l’industrie manufacturière. Ce secteur, également en recul durant la dernière décennie, est stratégique, car il est source d’emplois, d’innovations et produit d’importants effets d’entraînement sur le reste de l’économie par les services bancaires, d’assurances, et de communication qu’il utilise.

Aujourd’hui, ces industries ne pèsent que pour 1% de la production manufacturière mondiale, indique Sénégal Business —alors que la part de l’Asie s’élève à 25%.

«L'industrie africaine n'est pas condamnée et dispose d’énormes potentialités», affirme cependant Norbert Lebale au quotidien Le Soleil.

A commencer par le marché intérieur du continent, dont la croissance démographique est forte. RFI note d’ailleurs que les produits manufacturés constituaient déjà, en 2009, 40% des exportations intra-africaines.

Lu sur Sénégal Business, RFI, Le Soleil