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Les Frères musulmans transforment une mosquée en cellule de torture
Dans une vidéo, des Égyptiens racontent leur torture par les Frères musulmans.
Ils ont été battus, lacérés à coups de couteaux, spoliés. Dans une vidéo mise en ligne le 24 mars par le collectif Mosireen, des Egyptiens racontent le calvaire qu’ils ont vécu vendredi 22 mars. Au cours de cette même journée, sur la colline du Moqattam, de violents accrochages ont éclaté entre les partisans des Frères musulmans et des opposants.
C’est sur cette même colline que les Egyptiens présents dans la vidéo disent avoir été séquestrés et torturés par des membres de la confrérie islamique. Les témoignages concordent sur plusieurs points. Alors qu’ils circulaient en motocyclette, les jeunes hommes ont été arrêtés puis emmenés de force dans la mosquée Bilal.
Allongé sur un amas de couverture, le visage lacéré, le premier homme peine à articuler. Selon lui, 20 à 30 personnes se trouvaient dans la mosquée en même temps que lui. Tous étaient gravement blessés. Par des lames tranchantes, des branches d’arbres, des couteaux. «On nous a cassé, frappé», ajoute un autre jeune homme, un large pansement autour de la tête.
Les témoignages se suivent et se ressemblent. Tous montrent du doigt les Frères musulmans et décrivent les mêmes méthodes de tortures et de spoliation. Beaucoup ont ensuite été forcés de poser avec une arme à la main. Des photographies que les Frères musulmans pourront utiliser pour authentifier la lutte qu’ils mènent contre les baltagui. Une question demeure toutefois sans réponse: qui sont les hommes que les victimes décrivent comme «Frères musulmans»? Des milices organisées? Des partisans?
De nombreux activistes dénoncent depuis plusieurs mois le recours de la torture par les Frères musulmans. L’Union de la jeunesse de Maspero (MYU) a déclarésamedi soir que Amir Ayad, l’activiste copte qui avait disparu lors des affrontements sur la colline du Moqattam, a été enlevé par des membres des Frères musulmans. L’homme a été retrouvé samedi 23 mars, le corps marqué d’ecchymoses.
Nadéra Bouazza
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