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Gabon - La production de pétrole paralysée
Presque toute la production et la distribution du pétrole est paralysée au Gabon. Cela fait suite à une grève générale et illimitée des employés du secteur entamée le 1er avril. Cette grève, principalement concentrée à Libreville et à Port-Gentil, la capitale économique, provoque une pénurie de carburant dans les stations-service. La Société gabonaise de raffinage (Sogara) est bloquée, la ville de Gamba, siège de la société Shell Gabon, tourne au ralenti, et la société pétrolière française Total Gabon a arrêté sa production afin de protéger ses installations.
Parmi les revendications des grévistes, regroupés au sein de l’Organisation nationale des employés du pétrole (Onep) qui compte 4.000 à 5.000 salariés, figure une réduction importante de la main d’œuvre étrangère dans les entreprises pétrolières. «A compétence égale, il faut une préférence nationale pour l’emploi d’un Gabonais», a fait savoir Landry Ivala, le secrétaire général adjoint de l’Onep. Les responsables syndicaux réclament la publication d’un décret de l’Etat réglementant l’emploi des travailleurs étrangers et favorisant le recrutement massif des nationaux dans les entreprises exploitant les hydrocarbures. Selon une enquête réalisée récemment par l'Onep, 83% des postes à responsabilité dans le secteur du pétrole sont occupés par des expatriés.
Le gouvernement gabonais vient d’appeler à l’ouverture des négociations. Dans un communiqué publié le 2 avril, il invite les partenaires sociaux à «privilégier l’intérêt de tous les travailleurs du pays». La ministre du Travail, de l’Emploi et de la Prévoyance sociale, Angélique Ngoma, a ainsi convié les dirigeants de l’Onep à une rencontre afin «d’élaborer un texte visant à promouvoir l’emploi des jeunes Gabonais et à définir les conditions d’accueil des travailleurs expatriés».
Cette grève est l’une des plus importantes dans le secteur pétrolier au Gabon ces dernières années. La menace d’une paralysie économique est d’autant plus forte que le pays tire environ 60% de ses recettes des activités pétrolières. Ce qui fait d’ailleurs du Gabon le 4e producteur subsaharien d’or noir, avec 220.000 à 240.000 barils par jour.
Lu sur Info Plus Gabon, Gabonews, Gaboneco
